Radio Vision 2000 décide de boycotter les informations diffusées par la police pour protester contre les brutalités exercées par des agents du Corps d’Intervention et de Maintien d’Ordre (CIMO) contre la presse lors de la manifestation des étudiants et professeurs du jeudi 20 mars 2003. La salle des nouvelles de la station qui applique cette mesure depuis le vendredi 21 mars entend ignorer toute information provenant de l’institution policière durant un (1) mois. Le journaliste de Vision 2000 , Jean Baptiste François, Romney Cajute et Roosevelt Cossy (Radio Métropole) ainsi que le photographe de Haiti Press Network Rodson Josselin avaient été malmenés par la police alors qu’ils couvraient la marche des étudiants et des professeurs du jeudi 20 mars . Le reporter de Radio Vision 2000 a eu des côtes fracturées par les policiers qui l’ont sérieusement frappé. Le comportement des policiers a été dénoncé dans beaucoup de médias de la capitale et une station privée , Radio Vision 2000, a même organisé une émission spéciale , le vendredi 21 mars , où les journalistes de Port-au-Prince et de la province étaient invités à s’exprimer . La corporation a dénoncé le fait que le badge d’identification des journalistes ne signifie plus rien pour la police . L’Association des Journalistes Haitiens (AJH) a vivement condamné l’attitude des policiers . Pour le secrétaire général de l’AJH, Guyler C. Delva, c’est un acte de barbarie que les policiers ont commis, le jeudi 20 mars . Selon M. Delva , cette situation est inacceptable dans un pays où l’on prône un Etat de Droit . Le porte-parole de la Fédération des Etudiants Universitaires (FEU ) , Hervé Saintilus ,fustige le comportement de la police qui a brutalement mis fin à la manifestation des étudiants et des professeurs pour dire non au régime Lavalas. Pour M. Saintilus , le régime Lavalas est comparable à celui des Duvalier . Il invite les étudiants à maintenir la mobilisation . Le Parti Démocrate Progressiste d’Haiti (PNDPH) condamne les violences exercées par la police sur les journalistes et les étudiants. Le PNDPH estime qu’il n’y a pas de différence entre la période des militaires en 1991 et celle du régime Lavalas actuel . Le dirigeant de ce parti , Turneb Delpé, encourage le peuple haitien à continuer la mobilisation pour obtenir le départ du Président Jean Bertrand Aristide .
Une radio privée décide de ne pas diffuser temporairement des informations communiquées par la police
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