Vers la mise en place de la stratégie nationale d’assainissement.

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Le Ministre des travaux publics, transports et communication M. Evelt Eveillard, ministère de tutelle pour la Direction Nationale de l’Eau Potable et de l’Assainissement (DINEPA) a annoncé le 24 mai dernier lors du dialogue sectoriel sur l’assainissement, une feuille de route actualisée pour mettre en œuvre la stratégie nationale d’assainissement. Près d’un habitant sur quatre défèque à l’air libre en milieu rural et seulement 28% de la population a accès à des toilettes adéquates. La grande majorité des eaux souillées est déversée sans aucun contrôle dans le milieu naturel. La situation est également critique dans les espaces publics, notamment les écoles, où les latrines sont peu entretenues et donc peu utilisées. Les enjeux sont importants en termes de santé : les maladies hydriques causées par de mauvaises pratiques d’hygiène et d’assainissement sont responsables de 20 pour cent des décès chez les enfants de moins de cinq ans. « Pour répondre à l’urgence, la stratégie s’articule autour du changement des comportements, l’accompagnement des acteurs et la prise en compte de la nécessité d’accompagner chaque maillon de l’assainissement. Que ce soit au niveau de l’accompagnement à la construction de toilettes à collecte, l’évacuation et le traitement des eaux usées, le cycle de l’assainissement doit être renforcé, » a déclaré Bénito Dumay, Directeur General de la DINEPA – l’agence qui organise ce Dialogue conjointement avec le Ministère de de la Santé Publique et de la Population. Selon Edwige Petit, Directrice de l’Assainissement à la DINEPA, « pour améliorer cette situation, la stratégie insiste sur l’éducation et la promotion pour sensibiliser et inciter les ménages à construire ou améliorer leurs propres latrines, et sur l’installation de toilettes dans les écoles, les hôpitaux et autres établissements publiques. » Au lieu de tout miser sur l’établissement de toilettes, la DINEPA met la priorité sur l’efficacité des efforts de sensibilisation des ménages sans subventions directe pour l’achat de toilettes. Elle rappelle aussi que pour obtenir des résultats, il faut une volonté clairement exprimée au plus haut niveau de l’Etat et une implication décisive des collectivités, communautés et individus. Mary Barton-Dock, Envoyée spéciale de la Banque mondiale en Haïti confirme « Améliorer l’assainissement est l’affaire de tous. Pour chaque toilette construite, adoptée et utilisée, c’est une famille de moins touchée par le choléra et autres maladies hydriques qui causent plus de mort d’enfants de moins de cinq ans que le VIH/Sida, la malaria et la rougeole réunis. Nous ne pouvons pas ignorer cette possibilité de sauver des vies en améliorant l’accès à l’assainissement et en supportant cette nouvelle feuille de route nationale. »Des experts nationaux et internationaux venant de neuf pays participeront à ce dialogue de trois jours, à l’issue duquel seront notamment disponibles les éléments pour actualiser la feuille de route de l’assainissement et un recueil de notes d’apprentissage visant à documenter les expériences d’Haïti présentées. EJ/Radio Métropole Haïti

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