L’édition 2018 de la Semaine de l’Europe débute ce 30 avril à la FOKAL avec un cycle de trois films issus de l’espace ACP (Afrique-Caraïbes-Pacifique) qui ont été cofinancés par l’Union européenne. Chaque projection sera suivie d’un échange avec la salle pour aborder les thématiques traitées par le film, tel que la question du handicap, la migration ou le droits des enfants. Ces projections, organisées en partenariat avec L’union Européenne par le programme Arts et culture et la Bibliothèque Monique Calixte, sont ouvertes à des groupes scolaires, mais le public y est cordialement invité. Grigris a beau avoir une jambe paralysée, il a l’optimisme chevillé au corps. A Ndjamena, le jeune Tchadien va souvent en discothèque, où il excelle sur la piste au point que, malgré son handicap, il voudrait devenir danseur professionnel. Alors qu’il tombe amoureux de la belle et douce Mimi , il apprend que son oncle, gravement malade, vient d’être hospitalisé et est dans l’incapacité de payer les frais médicaux. Afin d’aider sa famille, Grigris tente le tout pour le tout et décide de travailler pour des trafiquants d’essence. Un jeu dangereux quand on est un homme honnête. Les choses ne vont se passer totalement comme prévu… La nuit, il est au centre des regards : sur une piste de danse, Grigris fait son show, comme un Michael Jackson vraiment noir, à N’Djamena. Le jour, il n’est plus qu’un ¬estropié qu’on ignore, traînant sa jambe atrophiée, dont il ne peut faire des merveilles que dans ses chorégraphies. Dans la même discothèque, la belle Mimi brille chaque soir, reine de beauté sous les projecteurs. Et, le lendemain, prostituée dans une pauvre baraque… Avec ces deux personnages, Mahamat-Saleh Haroun regarde en face la réalité tchadienne tout en créant un univers romanesque très attachant, parfois proche du polar. Grigris est le héros fragile d’un monde dangereux où, plus tard dans la nuit, c’est au trafic d’essence qu’on se livre pour survivre. La vitalité festive et musicale voisine ainsi avec des séquences de tension, mais aussi avec des moments de solitude et de silence. A travers ces différentes tonalités, une même volonté : sortir de l’ombre des vies livrées à la sauvagerie ordinaire. Pour se tirer de sales affaires, Grigris doit jurer sur le Coran. S’il ment, il sera damné. Il ment et jure, car, damné, il l’est de toute façon. Comme Mimi. Sur ces parias de N’Djamena, Mahamat-Saleh Haroun pose un regard attentif, aimant. En les mettant au centre de son film, il leur donne une histoire, un destin possible. EJ/Radio Métropole Haïti
Vers la realisation de l’édition 2018 de la Semaine de l’Europe
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