Vers une catastrophe écologique nationale

Le désastre écologique annoncé par les experts en environnement se précise à la lumière des éboulements enregistrés, dans la soirée du diamnche 5 octobre 2003 , dans la zone de Bourdon qui ont fait plus de 15 morts et disparus. Cette situation préoccupe l’agronome Jean André Victor, l’un des responsables de la Fondation Haïtienne de l’Environnement (FHE) . Il plaide en faveur d’un modèle de développement urbain rationnel qui permettrait d’éviter la grande catastrophe. On a déjà tout dit, tout annoncé pour alerter les riverains des bassins versants du Morne l’Hôpital des menaces d’une catastrophe écologique. Mais, comme si de rien était, les bidonvilles se multiplient notamment à Canapé-Vert, Bourdon et Carrefour-Feuilles. A force de minimiser les risques, on devient beaucoup plus vulnérable. A titre d’exemple, quelques heures d’averses, dimanche 5 octobre, ont provoqué des éboulements meurtriers. Plus d’une quinzaine de personnes ont péri sous des tonnes de boues et d’alluvions. Ces victimes de plus révoltent la conscience de bon nombre des citadins. L’agronome Jean André Victor de ceux-là. Le responsable de la Fondation Haïtienne de l’Environnement va plus loin dans ses réflexions pour mettre en garde contre une catastrophe à l’échelle nationale. M. Victor fait remarquer que les éboulements et innondations enregistrés dans les zones à haut risque de Port-au-Prince à chaque averse prouvent que la dégradation de l’environnement a atteint son niveau le plus critique. Elle concerne toutes les régions côtières du pays, précise M. Victor qui soutient qu’il faut aborder le problème en profondeur et autrement. Nos législateurs ont depuis 1940 déclaré, entre autres, la zone de Canapé-Vert, aire protégée. Mais, force est de constater que la loi n’est toujours pas appliquée. Et de l’avis de l’agronome Jean André Victor, nous sommes en train de payer les conséquences de nos actes irresponsables. Pire, ceux-là qui construisent de façon anarchique et illégale sur le flanc des mornes jouissent de l’impunité à cause de leurs relations politiques. Ils en profitent également de l’incapacité des instances concernées à faire appliquer la loi, souligne l’agronome Jean André Victor. Le responsable de la Fédération Haïtienne de l’Environnement plaide en faveur d’une réponse logique pour freiner la dégradation accélérée de l’environnement. En d’autres termes, un modèle de développement urbain rationnel avec la participation de toutes les couches de la population.

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