Le Premier ministre Gérard Latortue s’en prend au président sud-africain Thabo Mbeki qui, selon lui, permet à Aristide d’organiser la vague de violences qui secoue le pays à partir de son exil à Pretoria. Dans des déclarations faites, le dimanche 17 octobre 2004 à la presse internationale, M.Latortue a rendu le président déchu responsable des violences qui ont déjà fait 55 morts à Port-au-Prince depuis le déclenchement , le 30 septembre, de l’Opération Bagdad par ses partisans armés . Gérard Latortue estime que le gouvernement sud-africain viole les lois internationales en hébergeant l’ex-président . « Aristide est le symbole de la violence,il y croit », déclare le Premier ministre qui pense que le chef de l’etat sud-africain court un grand risque en associant Aristide à ses actions. Le Premier ministre ajoute qu’aucun président respectable n’allait permettre à une personne d’organiser la violence dans un autre pays depuis son territoire.Pour le chef du gouvernement, M.Mbeki est en contravention avec les lois internationales.Gérard Latortue soutient également que Jean Bertrand Aristide sait comment tuer et comment armer des enfants de 12, 13 et 14 ans pour perpétrer des crimes. Le Premier ministre fait remarquer que,durant les 11 semaines passées à la Jamaïque, le chef du gouvernement Percival Patterson n’avait pas permis à Aristide d’organiser la violence en Haïti. L’Afrique du Sud a vivement réagi aux propos du Premier ministre Latortue. Dans un communiqué publié ce lundi 18 octobre à Johannesburg, le vice-ministre des affaires étrangères Aziz Pahad a déclaré que son gouvernement rejetait « avec mépris les attaques sur l’intégrité du président Mbeki » et « l’insinuation selon laquelle son pays serait utilisé comme une base par le président Jean Bertrand Aristide pour destabiliser Haïti par des moyens violents ». M.Pahad a poursuivi que son gouvernement ne saurait servir de « bouc-émissaire de l’échec des autorités haïtiennes par intérim de restaurer la paix et la stabilité en Haïti » et indiqué qu’il n’existe « aucune preuve permettant d’affirmer que le président Aristide est impliqué dans une quelconque activité visant à destabiliser Haïti ». La semaine écoulée, le Département d’Etat américain avait accusé l’ancien président Aristide et ses partisans de destabiliser le gouvernement intérimaire à travers l’Opération Bagdad déclenchée dans la capitale haïtienne depuis le 30 septembre qui a fait plus de 30 morts dont une dizaine de policiers, certains ayant été décapités. En Afrique du sud , deux partis de l’Opposition, l’ Alliance Démocratique et le Parti chrétien démocrate, ont demandé au gouvernement de Mbeki de faire le jour sur les activités de M.Aristide. A Port-au-Prince, l’un des principaux partis, l’Organisation du Peuple en Lutte (OPL) par la voix du professeur Sauveur Pierre Etienne demandé au gouvernement intérimaire de lancer un mandat d’arrêt international contre Aristide. M.Etienne fait remarquer que Jean Bertrand Aristide est impliqué dans des activités criminelles et le trafic de la drogue et sollicite l’appui du gouvernement américain.
Violences en Haïti : le Premier ministre Gérard Latortue met la pression sur le président sud-africain Thabo Mbeki pour son support à Aristide.
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