Vives inquiétudes au sein de la société avec la visite d’Aristide à la Jamaïque. Les intellectuels et le patronat disent non à cette présence

Plusieurs secteurs ne cachent pas leurs appréhensions à propos du séjour de deux mois et demi de l’ex-président Aristide à la Jamaïque à compter de cette semaine. Ils disent craindre une destabilisation de la situation en Haïti compte tenu de la proximité des deux (2) pays. Le Collectif NON en appelle à tous les intellectuels et artistes de la Caraïbe pour qu’ils élèvent leur voix contre la venue de l’ancien « dictateur Jean Bertrand Aristide » dans la région. Les artistes et intellectuels haïtiens demandent à leurs collègues et amis d’intervenir auprès des gouvernements de leurs pays respectifs et en particulier auprès du premier ministre Percival Patterson pour qu’il comprenne que la présence de Jean Bertrand Aristide constitue une menace non seulement pour l’avenir d’Haïti mais aussi pour l’avenir des relations entre l’Etat et surtout le peuple haïtien et les pays de la région. « Le peuple a déjà du mal à comprendre l’acharnement qu’ont mis les gouvernements des Etats du CARICOM à minimiser l’horreur des méfaits de la dictature de Jean Bertrand Aristide, minimiser le caractère national et héroïque du mouvement de contestation qui a abouti à la démission de M. Aristide », fait remarquer le regroupement d’artistes et d’intellectuels dans une note en date du 12 mars 2004. De son côté, le Secteur Privé Haitien des Affaires fait part de sa stupéfaction. Dans une lettre au premier ministre Patterson , actuel président en exercice du CARICOM, publiée le 12 mars , le patronat indique qu’il se fait « l’écho de la Nation haitienne qui paie un lourd tribut tant en vies humaines que par la mise à sac de plusieurs enterprises par les gagns armés de l’ex-dictateur, nous jugeons une telle présence préjudiciable à notre pays, membre à part entière du CARICOM ». La correspondance à Patterson poursuit que « Vous devez savoir que M. Aristide continue de créer et de maintenir un climat de violence en Haiti par des appels constants à ses partisans depuis la République Centrafricaine, ainsi que le confirme le journal francais Le Monde. Alors que la Nation Haitienne est en droit de s’attendre au support de ses partenaires du CARICOM, l’hospitalité offerte par le Chairman du CARICOM au dictateur déchu ne peut que nous exposer tous du CARICOM à une intensification des manoeuvres destabilisatrices de M. Aristide de par la proximité géographique de la Jamaique ». Le texte paraphé par Fritz de Catalogne, de l’ Association Haitienne des Assureurs ( AHA) et Maurice Lafortune, de la Chambre de Commerce et d’Industrie d’Haiti (CCIH), continue en soulignant que « par ailleurs, l’instinct criminel du dictateur déchu et sa passion pour le pouvoir vont se prouver encombrants pour la CARICOM et la Jamaique en particulier. Des poursuites judiciaires, en effet, sont en cours contre M. Aristide et ses collaborateurs. Déjà, il est rapport que M. Oriel Jean, Chef de la Sécurité personnelle du dictateur déchu, a été arrêté ce vendredi matin à Toronto, Canada pour suspicion de crimes contre l’humanité et en possession de sommes d’argent importantes ». La correspondance conclut que « la Nation Haitienne a particulièrement apprécié la reconnaissance rapide du nouveau gouvernement haitien par la CARICOM. En consequence, nous nous attendons à ce que l’entrée dans un pays quelconque du CARICOM soit refusée au dictateur déchu Jean-Bertrand Aristide ».

Publicité