La Coalition Nationale Pour les Droits des Haïtiens (NCHR) a adressé une lettre ouverte au directeur général de la Police Nationale d’Haïti (PNH), Me Jocelyne Pierre pour exprimer ses préoccupations face à la marche de l’institution . Dans ce document, la NCHR dénonce le processus de politisation et de vassalisation accéléré de l’institution policière. L’organisation de défense des droits humains fait état des cas de violation des règlements régissant le fonctionnement de la PNH. Premier cas de violation cité par la Coalition Nationale Pour les Droits des Haïtiens, la nomination de Madame Jocelyne Pierre à la tête de la Police Nationale d’Haïti qui, soutient la NCHR, n’a pas tenu compte notamment de l’article 22 de la loi du 29 novembre 1994 régissant le fonctionnement de la PNH. Cette disposition stipule : ”Le directeur général de l’institution policière, secrétaire exécutif du CSPN est choisi parmi les directeurs centraux ou les commissaires divisionnaires et nommé conformément à la Constitution pour un mandat de trois (3) ans renouvelable”. Avant son entrée dans la police, Me Jocelyne Pierre administrait le décanat du Tribunal de Première Instance de Port-au-Prince. Mais, avec la formation de magistrat de Mme Pierre , la NCHR espérait que la PNH allait tout au moins respecter les droits de l’homme. La Coalition Nationale Pour les Droits des Haïtiens dit constater que la force publique est impliquée dans des exactions et crimes perpétrés contre des citoyens. Entre autres cas graves de violation, la NCHR cite l’affaire du commissaire de police de Hinche, Negupe Simon, qui a abattu de sang froid une jeune femme de 24 ans, Fernande Jean, après que son véhicule eut été la cible d’une pierre lancée par la victime. L’auteur du crime qui a reconnu son forfait publiquement, selon la NCHR, n’est toujours pas remis aux autorités de la justice et continue de vaquer librement à ses occupations. Les policiers impliqués dans l’assassinat des trois (3) fils de Viola Robert ( à Carrefour, en décembre 2002 )jouissent également du même degré d’impunité, fait remarquer l’organisation de défense des droits humains. Les interventions musclées de la police à Raboteau (aux Gonaïves) qui ont occasionné la mort d’une douzaine de membres de la population civile; le comportement des agents de l’ordre lors des manifestations pacifiques à Petit-Goâve, au Cap-Haïtien, et à Port-au-Prince, préoccupent la Coalition Nationale Pour les Droits des Haïtiens. Elle dénonce le fait que la PNH ait pris le relais de l’opération “Etau bouclier” lancée par des OP lavalas pour empêcher aux citoyens d’exprimer librement et publiquement leur désaccord avec le gouvernement, comme cela a été le cas le 14 novembre dernier lors du rassemblement avorté du Groupe des 184 au Champ de Mars. La NCHR qui a adressé ces remarques directement à Me Jocelyne Pierre croit qu’il est impérieux de prendre des mesures de redressement pour stopper le processus de vassalisation de la Police Nationale avant qu’il ne soit trop tard. “Aujourd’hui, l’opinion publique tend de plus en plus à voir en la PNH une milice privée au service d’un homme”, fait remarquer la Coalition. En conséquence, prévient la NCHR, l’unique force publique du pays risque de connaître le sort des ex- Forces Armées d’Haïti à la chute du régime Lavalas.
Vives inquiétudes de la NCHR autour du fonctionnement de la Police
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