Dans un article daté de ce 10 février 2004 à Washington, l’agence Reuters rapporte que , du point de vue de l’administration américaine, la résolution de la crise politique en Haïti passe par des changements majeurs compte tenu de la façon dont le pays est gouverné. Selon l’agence rapportant les propos d’un officiel américain, ces changements importants pourraient inclure la démission du président Jean Bertrand Aristide. « Nous admettons que , pour arriver à une solution à la crise, cela suppose des changements justes pour la façon dont le pays est gouverné », explique Richard Boucher, porte-parole du Département d’Etat à son régulier point de presse. « Des formules et mécanismes en ce sens devraient être élaborés, nous espérons à travers une négociation pacifique utilisant notamment les efforts de la Caricom », a notamment déclaré M. Boucher. Un officiel du département d’Etat cité par l’ Agence Reuters a expliqué que des propositions pour une résolution étaient en discussion impliquant le départ du président Aristide du pouvoir. « Il est clair qu’à partir du genre de proposition qui ont été faites et les discussions tenues quand on parlait de changement à faire en Haïti inclure vraiment un changement sur la position d’Aristide ». Par contre , l’ Agence France Presse (AFP) a rencontré également un officiel du Département d’Etat qui a indiqué que les Etats-Unis n’envisageaient pas de réclamer le départ du dirigeant Haïtien. Les leaders caraïbéens qui jouaient le rôle d’intermédiaire entre l’Opposition et M. Aristide ont obtenu un accord en début de ce mois avec l’ancien prêtre catholique portant notamment sur la formation d’un conseil de sages et la nommination d’un nouveau premier ministre et le désarmement des gangs alignés aux partis politiques. Mais, face aux derniers actes de violence déclenchés la semaine dernière, Washington semble vouloir faire monter la pression sur le leader qui a été restauré au pouvoir en 1994 avec l’appui d’une force américaine après 3 ans d’exil. Depuis son action pour un second mandat en 2000, Aristide a eu des relations difficiles avec la communauté internationale et Washington a blâmé M. Aristide d’avoir fomenté un climat de violence qui a conduit à la révolte de ce mois ( aux Gonaïves), souligne l’agence. Un peu plus tôt, le Département d’Etat avait plaidé en faveur du dialogue et de la négociation et d’un compromis pour résoudre la crise. En même temps, l’administration américaine avait accusé le gouvernement du président Aristide de contribuer assez souvent à la violence en Haïti. Avant la publication de cet article sur Haïti, Donald Rumsfeld, le secrétaire d’Etat à la défense, pour sa première déclaration sur Haïti depuis sa prise de fonction en janvier 2001, avait indiqué que , pour le moment, il n’existe aucune intention des Etats-Unis d’intervenir dans le pays.
Washington fait monter la pression sur le président Aristide
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