La police nationale appuyée par la Minustah a mené une opération musclée, le samedi 4 juin 2005, dans la zone du Bel-Air ( Port-au-Prince), quartier général des membres de l’opération Bagdad, les partisans armés de l’ancien président Aristide. Lors de cette intervention de la PNH, des morts ont été enregistrées dans le camp des présumés bandits, des maisons ont été également incendiées. Selon des sources onusiennes, cette opération a fait entre deux et quatre morts. Toutefois, des témoins parlent de près d’une vingtaine de tués. Certains résidents du Bel-Air interrogés par Radio Métropole dénoncent des actions de représailles de la Police. Ces témoins tentent de faire comprendre que les victimes ne sont pas impliquées dans les violences dirigées contre la population à partir de ces quartiers de non droit. Ces habitants du Bel-Air annoncent une guerre civile. L’opération de la PNH survient au terme d’une semaine ponctuée d’actes de violence. La journée du mardi 31 mai a été marquée par l’attaque d’un sous-commissariat de police et l’incendie du marché Tête Boeuf qui ont fait une douzaine de morts. L’action a été menée par des activistes armés du régime lavalas déchu, rapportent les survivants, pour la plupart des petits commerçants. Le même jour, le consul honoraire de France au Cap-Haïtien a été abattu par des bandits dans la zone de Cité Soleil. Les bandits qui opèrent dans les zones de Delmas 2, Nazon, Bel-Air, l’aéroport ont semé la panique dans la matinée du samedi 4 juin à travers plusieurs quartiers de la capitale. Ces attaques menées en plein jour ont fait un mort, plusieurs blessés parmi la population ainsi que des dégâts matériels importants. Parmi ces bandits qui étaient en action à la capitale, samedi, des témoins ont noté la présence d’enfants et d’adolescents lourdement armés. Dans la zone de Delmas, des activistes armés qui contrôlent des quartiers de non droit ont rançonné des passants, incendié des maisons. Au niveau de la zone de l’aéroport, ces bandits ont tenté d’attaquer des maisons de commerce. Le secteur des affaires continue d’ être la cible des bandits qui opèrent dans la région métropolitaine de Port-au-Prince. Vendredi matin, le commerçant Pierre Amazan a été tué dans la zone de l’aviation militaire alors qu’il emmenait ses enfants à l’école . Selon ses proches, M. Amazan a été abattu dans sa voiture par les bandits en présence de ses enfants qui n’ont pas été touchés. Pierre Amazan 49 ans était le propriétaire du magasin Elégancia à la rue Bonne foi au centre- ville. Le même jour, deux autres commerçants ont été kidnappés au centre-ville ainsi que la caissière d’un magasin spécialisé dans la vente de matériels électroniques.
Week-end de violences à Port-au-Prince sur fond de représailles policières
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