À l´occasion de la Journée mondiale de l’eau le 22 mars, les Nations Unies en Haïti réitèrent leur soutien au pays dans ses efforts pour améliorer l’accès de la population à l´eau potable et à l´assainissement et alertent sur le fait que 42% de la population haïtienne n´a toujours pas un accès sûr à l´eau potable. En ce qui concerne l´assainissement, l´ONU dans un communiqué salue l’augmentation de 18% à 28% du pourcentage de la population ayant accès à une installation sanitaire améliorée entre 1990 et 2015. Cependant, encore 7,6 millions d´Haïtiens manquent d´installations essentielles pour assurer une bonne santé et la prévention des maladies hydriques, selon les dernières études de l´Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et du Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF). En Haiti, le taux de décès chez les enfants de moins de 5 ans est de 88 pour 1.000 enfants. La pénurie d´eau et les maladies hydriques sont parmi les causes principales de ces décès et aggravent la malnutrition infantile, entrainant un frein à leur développement intellectuelle et physique. L´Équipe Pays des Nations Unies et MINUSTAH ont souligné que l´accès universel à l´eau potable et à l´assainissement constitue un défi crucial pour le développement en Haïti. Ce droit est reconnu comme droit fondamental par l´Assemblée générale des Nations Unies depuis 2010 et prioritaire dans l´agenda des Objectifs de Développement Durable (ODD) à l’horizon 2030, et notamment reflété dans l´ODD numéro 6 pour « Garantir l’accès de tous à l’eau et à l’assainissement et assurer une gestion durable des ressources en eau ». À cet égard, l´ONU soutient les efforts d´Haïti pour développer une politique nationale de l’eau et de l’assainissement et pour réformer le cadre légal en se basant sur les droits des citoyens à avoir accès aux services publics d’eau et d’assainissement. Par ailleurs, l´ONU a rappelé que les femmes, les filles et les jeunes enfants sont plus touchés par le manque d’accès à l’eau potable dans un contexte où environ 56% de la population a besoin de plus de 30 minutes de marche pour se procurer de l’eau, une tâche majoritairement menée par les enfants et les femmes. Les femmes sont également plus vulnérables au manque d´eau qui entraine des conséquences sur la santé reproductive et la maternité. Un accès sûr à l´eau est limité pour 35% de la population habitant dans les zones urbaines (1,7 millions sur les 5 millions de personnes vivant en zone urbaine) et le risque des maladies hydriques reste élevé à cause de la concentration de population. L´accès à l´eau potable est encore plus limité dans les régions rurales (48%) et aussi chez les personnes les plus vulnérables, incluant les déplacés, les personnes vivant dans l´extrême pauvreté et les personnes affectées par la question migratoire avec la République Dominicaine. Ces situations structurelles et conjoncturelles ont été aggravées par les effets multidimensionnels de 3 années de sècheresse exacerbée par le phénomène El Niño, avec pour conséquence notamment la perte de jusqu´à 70% des récoltes, l´augmentation des prix des produits alimentaires de base et le manque d’opportunités de travail dans le secteur agricole. Ces facteurs ont contribué à augmenter le nombre des personnes en insécurité alimentaire en Haïti (3,6 millions dont 1,5 million souffrant d’insécurité alimentaire sévère), alors même que le manque d´accès à l’eau aggrave leur vulnérabilité économique, nutritionnelle et sanitaire. À cet égard, les Nations Unies réitèrent leur appel aux acteurs nationaux et internationaux à soutenir la réponse urgente préparée par Haiti et ses partenaires, afin d’assurer l´accès à l´eau dans les zones les plus touchées par la sècheresse, ainsi qu´une réponse à moyen et long terme pourrenforcer la résilience des Haïtiens à travers une meilleure gestion des ressources et l´adaptation aux phénomènes naturels dont El Niño. Cette nécessaire adaptation inclut des actions de gestion durable de l´environnement telles qu’une optimisation des systèmes de distribution d’eau agricole et potable pour réduire les pertes, de meilleures pratiques de stockage et de réutilisation de l´eau, une gestion adaptée des déchets urbains, la réduction de la pollution et des alternatives qui permettent d’arrêter les abattages d´arbres pour la production de charbon. EJ/Radio Métropole Haïti
42% des Haïtiens n´ont pas d´accès à l´eau potable selon l’ONU
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