La journée du 7 mars s’est transformée en cauchemar pour la population de Port-au-Prince suite à l’attaque meurtrière des chimères Lavalas. Pourtant, une fois de plus, toutes les couches de la société s’étaient retrouvées dans les rues, « sur le béton », pour tourner la page Aristide dans la joie, une semaine après sa démission. Cette colossale manifestation de plusieurs dizaines milliers de personnes avait rassemblé diverses catégories d’âge. L’attraction principale était devant le Palais National, une zone dont l’accès était interdit aux opposants à Aristide. Un rêve longtemps caressé par certains, un défi relevé pour d’autres. On est en face du Palais Présidentiel , sur les lieux, une foule démocratiquement constituée de jeunes , moins jeunes, enfants et vieux est venus crier sa joie, l’euphorie est totale. Une foule qui s’enflamme à mesure que le temps passe sous un soleil de plomb. C’est toute la zone du Palais qui est occupée par ces manifestants pour le moins infatigables et surtout jamais à court de slogans. A la rue de la République, c’est le défoulement total, on rit , on chante, on danse et ceci au rythme de tout. C’est la sérénité qui occupe les cœurs et les esprits , pas de brutalités encore moins de gaz lacrymogène en provenance de la police mais plutôt de l’eau à profusion pour refroidir la foule apparamment trop électrisé. Les canons de sapeurs-pompiers pleuvent mais loin des flammes provenant des restants d’un poster de Jean Bertrand Aristide mis au feu devant les grilles du Palais National , un poster arraché , environ une heure plus tôt dans la zone de Delmas 29 sous les vivats des manifestatants. C’est Jean Bertrand Aristide que l’on conspue et ceci tout le long d’un parcours ébranlé au niveau de la place Saint Pierre à Pétion-Ville. Toutes catégories sociales confondues crachent à l’unisson des propos hostiles à l’ancien chef d’Etat haitien, un homme plébiscité au début de sa carrière politique que les composants de la société haitienne ne veulent plus revoir même en image.
7 mars 2004 : joie et tristesse pour saluer le départ d’Aristide
Publicité