Graves incidents à Saint Raphaël dans le Nord : plusieurs personnes arrêtées dont des journalistes

L’Association des Journalistes Haïtiens (AJH) dénonce l’incarcération au Pénitencier National à Port-au-Prince des journalistes Darwin Saint Julien de “Haïti Progrès” et Allan Deshommes de Radio Atlantique. Le secrétaire général, Guyler C. Delva, est d’autant plus offusqué que les confrères interpellés durant la couverture d’incidents à Saint Raphaël n’ont pu recevoir la visite d’une délégation de l’AJH, le vendredi 31 mai 2002. Deux (2) personnes ont été tuées et plusieurs blessés lors d’ incidents dans la localité dénommée “ Guacimal” située dans la commune de Saint Raphaël, le 27 mai dernier . Onze (11) personnes ont été arrêtées dont les confrères de Haïti Progrès et de Radio Atlantique. Cette situation est dénoncée par Reporters Sans Frontières (RSF), dans un communiqué publié, le vendredi 31 mai 2002. “Toute la lumière doit être faite sur les motifs de ces arrestations et la situation des journalistes doit être régularisée dans les plus brefs délais”, déclare Robert Ménard, secrétaire général de l’organisation. RSF demande au ministre de la justide , Jean Baptiste Brown , “ qu’en l’absence de preuves, les deux (2) journalistes soient libérés sans condition, ou, si des poursuites devaient être engagées contre eux qu’ils soient immédiatement déférés devant un juge “. L’organisation de défense des droits humains National Coalition for Human Rights (NCHR) se déclare inquiète dans la mesure où les démarches entreprises pour visiter les prisonniers se sont révélées vaines. Le NCHR se dit préoccupée puisque ses moniteurs se sont heurtés à un refus catégorique inhabituel. La NCHR révèle que les onze (11) personnes arrétées- neuf (9) hommes et deux (2) femmes , ont été héliportées et incarcérées à Port-au-Prince sur un ordre de dépot qui serait émis le juge de paix de Saint Raphaël ( Région Nord ) , Jean Claude Petit-Frère . L’organisation s’interroge sur un certain nombre de faits qui se sont produits tels l’incarcération sans l’accomplissement des formalités des personnes tuées,l’autorité du juge de paix qui a préféré écrouer les personnes incriminées à Port-au-Prince au lieu de transférer le dossier à la Grande-Rivière du Nord et enfin sur l’autorité qui a réquisitionné l’hélicoptère . Cette affaire a provoqué une polémique entre le gouvernement et un syndicat de paysans dénommé “ Batay Ouvriyè” . La secretairerie d’Etat à la communication estime que l’action des syndicalistes qui , selon elle, a reçu l’appui des journalistes appéhendés visent à empêcher les investissements privés en Haiti . Pour le gouvernement , ce comportement s’inscrit dans le cadre des initiatives en cours à la Plaine de Maribaroux par certaines organisations pour empêcher l’installation d’une zone franche . Le syndicat “Batay Ouvriyè” conteste la version gouvernementale et soutient que ses membres ont été attaqués par des élus locaux Lavalas au moment où les ouvriers qui travaillent sur un champs de plantation d’oranges destinées à l’exportation réclamaient de meilleures conditions de travail .

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