Accord entre le Pouvoir Lavalas et le FMI . Haiti sous surveillance …

L’accord souhaité par le gouvernement avec le Fonds Monétaire International (FMI) avant la fin de ce mois a été conclu, le jeudi 8 mai 2003, mais la mission s’annonce difficile pour les autorités haitiennes. Le Pouvoir lavalas a le dos au mur au vu des conditions posées par le FMI avant d’autoriser le déblocage des fonds des institutions financières. Le Fonds est très insatisfait de la performance fiscale et monétaire de l’administration Aristide. Le FMI veut des coupes budgétaires importantes dans les secteurs non essentiels avant de donner son feu vert qui consisterait , dans un premier temps , au décaissement de 50 millions de dollars américains. Et plus d’un se demandent si , pour ce montant, le gouvernement haïtien serait-il prêt à tout ? A savoir: limiter les dépenses de l’Etat, surseoir à tout un ensemble de mesures envisagées préalablement, réviser le budget à la baisse soit de 15 à 9 milliards de gourdes environ. Le FMI semble ne pas vouloir accorder beaucoup de marge de manoeuvre au pouvoir de Jean Bertrand Aristide. Indiscipline fiscale, gaspillage des fonds publics, absence de rigueur administrative, déficit record, reconduction constante de budget, le tableau est plutôt sombre. Pour redresser la barre, les membres du corps législatif avaient sans doute compris l’urgence de la situation. En ce sens, à la Chambre basse, les élus du 21 mai ont déjà hâté le pas en ce qui a trait au vote de la loi de finances pour l’exercice fiscal 2002/2003. Il ne restait aux députés que trois (3) ministères pour accomplir la mission tandis que le Sénat se préparait à emboiter le pas. Mais, surprise ! les représentants du Fonds Monétaire Internationale , en Haïti depuis plus d’une semaine, demanderaient de tout reconsidérer, tout remanier. Pourtant, le budget a été déjà retouché par les parlementaires lavalas car, avant tout vote possible, chaque élu imposait sa loi dans la ventilation des rubriques. Un tronçon de route par-ci, un petit projet agricole par là…etc. De réaffectation en réaffectation, certains fonds programmés dans la loi de Finances devraient finalement servir à enfler la parenthèse sociale du budget déposé par le grand argentier de la République au Parlement à la mi-février . Fait contrastant, des officiels du Pouvoir en place, connus comme anciens membres du Collectif contre FMI, sont contraints de rester bouche bée. Peut-être par lucidité, ces derniers se rendent compte qu’aujourd’hui ils se sont fait avoir au carrefour de la réalité. Dans les couloirs du Palais Législatif, l’on murmure autour des recommandations du FMI :” Consentez les sacrifices qui s’imposent aujourd’hui et vous aurez 50 millions en octobre prochain”. Pour un gouvernement célèbre pour ses largesses envers ses proches, ses bases, c’est difficile à faire. Selon le FMI, il faut vraiment considérer l’essentiel, plus de “gran panpan” , autrement dit pas de dépenses futiles. Selon une source digne de foi, le gouvernement, s’il accepte de s’aligner sur la position du fonds, devra soliciter et obtenir l’autorisation des représentants du FMI avant tout décaissement, dans le cadre de ses dépenses. Ce que redoutaient les lavalassiens les plus virulents , il y a peu. L’accord a été conclu pour une période de 6 mois et prévoit des mesures sur les plans fiscal et monétaire et de la gouvernance. Dans une interview accordée à Radio Métropole, ce lundi 12 mai , le représentant du FMI, Moner Rachid, a révélé que le Fonds réclame la réduction de moitié du déficit budgétaire ( environ 3 miliards de gourdes) tout en concédant au gouvernement le droit d’investir dans les secteurs prioritaires. M. Rachid précise que ce programme vise à stabiliser l’économie, renforcer le taux de change , le secteur public et le secteur bancaire . Le représentant du FMI poursuit que , dans le cadre de la discipline budgétaire sollicitée, 12 mesures doivent être appliquées dont un audit du secteur public afin d’améliorer sa gestion. Dans ce contexte , des critères ont été établis et ceci nécessite une  » observation, chaque trois mois « . Moner Rachid est d’avis que la conclusion de cet accord entre le FMI et le gouvernement haitien peut aider la Banque Interaméricaine de Développement (BID) , l’Union Européenne (UE) et la Banque Mondiale dans leurs décisions.

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