Accrochage entre policiers et ex-militaires. Un mort, des blessés et des interpellations . Le directeur de la PNH à bout de patience

Une fillette, Mirterlly Jean Baptiste, a été tuée et trois autres personnes blessées par balle lors d’une opération menée, le jeudi 10 février 2005, par des agents de la Police nationale d’Haïti à Frères ( Pétion-Ville) pour déloger les anciens militaires de leur quartier général. Les hommes de Ravix Rémissainthe, l’ex-caporal et autoproclamé chef de l’ Armée, ont eu le temps de prendre la fuite après des échanges de tirs nourris avec les forces de l’ordre. Les agents de la PNH appuyés par la Minustah ont procédé à l’arrestation de trois personnes qui sont des ex-militaires, selon la porte-parole de l’institution policière, Jessie Cameau Coicou. Mme Coicou a indiqué qu’un plan d’attaque du Palais présidentiel a été retrouvé sur les lieux. Elle a également fait savoir que l’opération de la PNH visait à procéder à la fermeture de ce local avec l’appui d’un juge de paix, celui de Pétion-Ville, quand les policiers ont essuyé des tirs. Jessie Coicou, citant un rapport partiel, a affirmé n’avoir pas d’information sur le meurtre d’une fillette par les policiers. Pour leur part, les parents de Mirtelly Jean Baptiste accusent la police d’être à l’origine du meurtre. Le directeur de la Police Nationale d’Haïti (PNH) confirme l’opération menée à Frères, jeudi, pour déloger ce qu’il appelle des bandits. Léon Charles déplore la mort de la fillette et annonce l’ ouverture d’une enquête. Le chef de la PNH se dit déterminé à mettre un terme aux activités des bandes armées. M. Charles accuse formellement les anciens militaires dans l’assassinat des quatre policiers, le dimanche 6 février dans la zone de l’Aéroport international de Port-au-Prince. Cette accusation est démentie par Ravix Rémissainthe. Dans une interview exclusive accordée à Radio Métropole, ce vendredi 11 février, le responsable de la police a indiqué que ce problème traîne depuis une année. Léon Charles fait le tri entre militaires démobilisés qui font partie du programme gouvernemental de réinsertion et ceux à la solde de bandits . M. Charles, un ancien militaire, fait remarquer que l’institution avait laissé le temps au gouvernement de gérer le problème sur le plan politique mais souligne qu’il est à bout de patience car des policiers les policiers continuent à être victimes. Dans cette entrevue, Léon Charles s’en est pris à la lenteur de la force de l’ONU ( la Minustah) à accompagner la police. Il a déploré les commentaires du commandant des casques bleus, le général brésilien Augusto Heleno, qui a fait savoir que l’opération du jour n’était pas conjontement planifiée. M. Charles indique que « c’est dommage » dans la mesure où les victimes se comptent uniquement dans les rangs de la police nationale. Dans l’après-midi de jeudi à Frères, le général Heleno avait fait savoir que la Minustah s’était portée au secours de la police qui était dans une « situation mauvaise ». Le commandant des Casques Bleus a donné l’ordre à ses troupes de se retirer au moment où les policiers décidèrent d’investir les locaux des anciens militaires. Augusto Heleno a souligné que ce genre d’action ne figure pas dans le mandat de la Minustah.

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