L’Affaire du Chef de « l’Armée Cannibale » aux Gonaives, Amiot Métayer, prend une nouvelle dimension à la veille de l’arrivée de la Mission Internationale en Haiti autour de la crise avec le départ d’un nouveau responsable judiciaire. Le Substitut du Commissaire du Gouvernement, Hénock Génélus , a fui le pays la semaine dernière pour échapper, dit-il, aux pressions exercées par le Pouvoir Lavalas en vue de la légalisation de l’évasion du puissant chef d’ Organisations Populaires (OP), le 2 aout 2002 . Dans une interview accordée à Nancy Roc , animatrice de l’émission » Métropolis » diffusée sur Radio Métropole , le samedi 15 mars 2003, M. Génélus a affirmé que le représentant de l’Exécutif dans l’Artibonite , Kettelin Thélémaque, lui a intimé l’ordre de résoudre légalement le problème posé par l’évasion d’Amiot Metayer avant l’arrivée de la Mission Internationale dans le pays le mercredi 19 mars . L’assistant du Chef du Parquet explique qu’il a reçu , le 7 mars dernier, la visite du délégué départemantal dans l’Artibonite qui lui a demandé de rendre possible une audience consacrant la » légalisation inconditionnelle » de la situation d’Amiot Métayer dit « Cubain ». Maitre Hénock Génélus poursuit que M. Thélémaque l’a ordonné de conclure la déclaration du tribunal en affirmant que » l’arrestation ( le 21 mai 2002) et la détention d’Amiot Métayer ont été illégales et arbitraires » . Le substitut continue que le représentant de l’Exécutif lui a fait savoir que » l’audience devait se tenir , le mardi 11 mars , avant l’arrivée de la Mission Internationale suivant les dires du Président de la République. » Le magistrat conclut qu’il ne pouvait absolument pas violer la loi et indique avoir décidé de se réfugier en République Dominicaine en compagnie de sa femme et de ses cinq enfants. Le délégué départemental de l’Artibonite s’inscrit en faux contre les déclarations du substitut du commissaire du gouvernement. Dans une interview accordée à Radio Métropole, le lundi 17 mars , Kettelin Thélémaque affirme qu’il n’a jamais eu de réunion avec M. Génélus . De plus , le représentant du président Aristide soutient que le dossier n’est pas du ressort du substitut et nie que la justice soit l’objet de pression aux Gonaives. L’affaire Amiot Métayer met à rude épreuve le fonctionnement de l’appareil judiciaire dans la Cité de l’Indépendance . Avant le substitut du commissaire du gouvernement , Hénock Génélus , le juge d’instruction en charge du dossier , Marcel Jean , s’était réfugié aux Etats-Unis pour « raisons de sécurité « après les menaces , affirme-t-il, de « gens du palais national » pour » légaliser la libération » du fugitif et puissant chef d’OP. Le nom d’Amiot Métayer est cité comme co-auteur des violences exercées contre les membres de l’Opposition , le 17 décembre 2001, dans le rapport de la Commission d’Enquête de l’Organisation des Etats Américains (OEA).
Affaire Amiot Métayer : nouveau départ précipité à l’étranger d’un magistrat
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