L’ancien président du Conseil de direction de la Banque Haitienne de Développement (BHD) , Randolph Voyard , est sorti de prison et veut mettre les points sur les i. En conférence de presse ,le mercredi 3 juillet 2002, M. Voyard , documents à l’appui a mis à l’index un ensemble de personnalités qui seraient impliquées dans des détournements de fonds ayant conduit à la faillite de la BHD. Selon l’intéressé, son emprisonnement a été le résultat d’un complot de ses détracteurs pour l’empêcher de dire la » vérité « . M. Voyard a critiqué la gestion du dossier par la Banque Centrale et recommande le redressement de la BHD en lieu et place de sa liquidation . L’ancien responsable de la direction s’interroge sur l’empressement de la Banque de la République d’Haiti (BRH) à liquider la BHD et se demande si elle est l’unique entité du système bancaire haitien à éprouver certaines difficultés. Au mois de février dernier , la Banque Centrale a décidé de suspendre les opérations de la Banque Haitienne de Développement (BHD) créée en 1999 sous licence de banque de logement. Selon des responsables de la Banque de la République d’Haiti (BRH) , la BHD connaissait un grave problème de solvabilité. Les inspecteurs de la BRH ont relevé que le passif de la BHD était supérieur à son actif ce qui signifie que l’institution ne pouvait plus respecter ses engagements. Le directeur général de la Banque de la République d’Haiti , Réginald Mondésir , avait déclaré à l’Agence Haiti Press Network (HPN) que cette mesure de désaisissement de la BHD était conforme aux articles 71 et 72 de la loi sur les banques et les institutions financières. La fermeture de la BHD avait provoqué la consternation auprès des actionnaires et des épargnants . L’un des principaux investisseurs , le Mouvement des Paysans de Papaye (MPP) de Chavannes Jean Baptiste , avait reconnu la légalité de la décision de la Banque Centrale de dessaisir la BHD en raison des lacunes enregistrées dans la gestion de l’entreprise . Toutefois, le leader paysan avait dénoncé l’intervention policière ayant accompagné la cessation des activités de la banque . Pour M. Jean Baptiste ,cette action indiquait clairement qu’il s’agissait d’une décision politique . Pour leur part, plusieurs responsables de coopératives d’épargne et de crédit avaient exprimé leur désaccord avec la décision de la BRH . Ces coopératives qui avaient placé des fonds importants à la BHD en avaient profité pour justifier leur problème de liquidité actuel .
Affaire BHD: c’est l’heure des règlements de compte
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