Affrontement armé : deux Casques bleus et deux ex-militaires tués en Haïti

Deux casques bleus ont été tués dimanche ( 20 mars 2005) à Haïti dans deux incidents séparés opposant les forces de l’ONU aux soldats de l’ex-armée haïtienne dans l’ouest et le centre du pays, a déclaré des responsables de l’ONU. Les soldats onusiens, de nationalité sri-lankaise et népalaise, sont les premiers Casques bleus tués en Haïti depuis l’arrivée en juin 2004 de la MINUSTAH, la force de 7.400 hommes chargée de la stabilisation dans le pays. Le Casque bleu sri-lankais a été tué lors d’un raid à Petit-Goave, bastion des soldats démobilisés de l’armée haïtienne, situé à 72km à l’ouest de Port-au-Prince, a déclaré le porte-parole de l’ONU, Toussaint Kongo-Doudou. « Nous avons perdu un homme », a-t-il déclaré, ajoutant que trois autres Casques bleus, blessés lors du raid, se trouvent dans un état stable. Lors de ce raid effectué avant l’aube, les Casques bleus de l’ONU tentaient de déloger d’un commissariat de police un groupe de soldats de l’ex-armée haïtienne. Le commandant brésilien des soldats de l’ONU, le général Augusto Heleno Ribeiro, avait tenté durant 20 minutes de convaincre les soldats de l’armée dissoute de se rendre pacifiquement, lorsqu’ils ont ouvert le feu sur les forces onusiennes, a précisé Toussaint Kongo-Doudou. Deux soldats de l’ex-armée haïtienne ont également été tués, dix autres ont été blessés et 25 autres appréhendés et leurs armes saisies. Trois membres de la population civile ont également été blessés par balle. Plus tard dimanche, un groupe de Casques bleus népalais qui se déplaçaient à bord de véhicules dans la ville de Hinche (centre) ont échangé des tirs avec un autre groupes de soldats de l’armée haïtienne dissoute, a déclaré le porte-parole de l’ONU, Damian Onses-Cardona. Les ex-soldats haïtiens ont tué un Casque bleu Népalais et volé l’un des véhicules ( dans la zone de Terre Rouge, base des anciens militaires). Lors de l’affrontement, un militaire aurait été atteint au cou, rapportent des correspondants de presse. Interrogé par Radio Métropole, ce lundi 21 mars, le commandant des Casques bleus, le général brésilien Augusto Heleno a déploré ces graves incidents qui représentent une grande première pour la Minustah. Le chef militaire de l’ONU se refuse à parler de tournant dans la mission des Casques bleus. Augusto Heleno indique que la Minustah a une stratégie de désarmement et compte poursuivre son action. Questionné sur la violence qu’exercent les partisans armés d’Aristide, le général Heleno a fait état de la nécessité d’un désarmement global tout en réaffirmant que la Minustah n’allait pas faire d’opérations musclées dans les quartiers populaires de Port-au-Prince. AP, Radio Métropole.

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