Amendement de la constitution,  » se hâter avec lenteur » affirment Claude Moïse et George Michel

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Les historiens Claude Moïse et George Michel intervenant à la rubrique  » Invité du jour  » de radio Métropole estiment qu’il faut multiplier les consultations qui permettront à terme d’apporter des modifications à la constitution. L’historien Claude Moïse, chargé par le chef de l’état d’entreprendre des consultations autour des modifications dans la constitution de 1987, plaide pour un amendement précisant que ceci doit se faire sur la base d’un consensus national nécessitant une implication citoyenne.Tout en indiquant qu’une modification permettra à la constitution de faire son travail, Claude Moïse croit qu’il est important de revisiter certains chapitres en définissant notamment les rapports entre les pouvoirs. Intervenant à la rubrique  » Invité du jour » à l’occasion du 20 eme anniversaire de ratification de la constitution, M. Moïse indique avoir eu des rencontres avec les chefs des partis politiques, les parlementaires et des représentants de tous les secteurs de la vie politique et sociale et économique. Interrogé sur les articles relatifs aux droits sociaux qui ne sont pas respectés, il soutient que ces articles consacrent la responsabilité de l’état et sont des garanties pour les citoyens. » Nous avons un problème de crise et de confrontation de force depuis plusieurs années et nous n’avons pas réussi à normaliser le pays », ajoute t-il. Interrogé sur l’opinion des intervenants dans le débat politique, social et constitutionnel, M. Moise informe que la majorité de ses interlocuteurs optent pour des clarifications, des modifications ou des précisions dans la constitution. » La constitution est un document qui se réfère au cœur de l’organisation du pouvoir, c’est normal qu’il y ait affrontement des points de vue », déclare t-il. En ce qui concerne les 8 articles consacrés à l’amendement, M. Moise souligne que la constitution empêche le recours au referendum afin d’éviter toute manipulation des autorités comme ce fut le cas sous Louis Borno.Toutefois il estime qu’il doit avoir des niveaux d’amendement, certains sont mineurs d’autres majeurs. De son coté, le constituant, George Michel, affirme que les gouvernements ont fait montre d’une volonté de ne pas respecter la constitution, notant entre autres la décision de Jean Bertrand Aristide de renvoyer l’institution militaire. Il estime qu’il faut un processus de réflexion autour de la constitution avant d’envisager l’amendement, tout en précisant que la constitution a permis d’éviter un retour au pouvoir personnel.George Michel indique qu’il faut se hâter avec lenteur en respectant les modalités prévues par la constitution, rappelant que jusqu’à présent cette constitution a permis d’éviter la maladie de l’instabilité constitutionnelle. Tout en indiquant que l’article 291 a permis une ratification a 98 % des votes, George Michel assure que cette constitution a été ratifiée par le peuple par qu’elle charriait les revendications sociales et politiques du mouvement de 1986.

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