Les gouvernements n’ont pas appliqué la constitution, estiment des spécialistes

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A l’occasion du 20 eme anniversaire de la constitution, des représentants d’organisations de défense des droits humains et des spécialistes critiquent les autorités haïtiennes qui n’ont pas respecté les dispositions constitutionnelles en vigueur. Maître Samuel Madistin affirme que l’amendement ne constitue pas une solution aux problèmes liés à la constitution de 1987. Il croit que les parlementaires doivent voter des lois d’accompagnement qui faciliteront l’efficacité des dispositions constitutionnelles.  » La constitution présente les principes généraux du droit », indique t-il précisant que des dispositions sur la liberté individuelle nécessite une règlementation spécifique.  » Il faudrait une loi traitant tous les aspects du droit de l’habeas corpus « , ajoute t-il.Le travail législatif n’a pas été réalisé ce qui pose des problèmes soutient l’ex sénateur notant que ceci entraîne des cas de violations de la constitution. Samuel Madistin estime que l’amendement de la constitution n’est pas opportune, expliquant que les élus et les membres du gouvernement n’ont pas fait assez d’efforts pour observer les prescrits constitutionnels. » Si nous ne pouvons pas appliquer les points importants de cette constitution c’est sûr que nous n’appliquerons pas non plus la prochaine constitution. Il souligne que certains détracteurs de la constitution n’ont pas essayé d’organiser les institutions étatiques selon les prescrits de la loi mère, précisant qu’il faut un débat sur les dispositions légales complémentaires de la constitution. L’Initiative de la Société Civile (ISC) estime qu’il est important de respecter les prescrits constitutionnels en ce qui concerne l’amendement de la constitution.Le long processus prévu vise à s’assurer qu’il y a un véritable consensus national autour des points à amender, soutient le directeur exécutif de l’initiative de la société civile, Rosny Desroches. Il croit que certains articles doivent être modifiés tels ceux relatifs à la date de prestation de serment du chef de l’état, et autorisant un petit groupe de parlementaire à interpeller un chef de gouvernement. De son coté, l’historien George Michel affirme que la constitution de 1987 a été préparée pour éviter que les chefs d’état la modifient à leur guise comme ce fut le cas sous le gouvernement de François Duvalier.  » La constitution n’est pas un obstacle au fonctionnement de l’état « , indique George Michel rappelant que la constitution a été conçue pour les haïtiens. Le secrétaire général du Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH), Pierre Espérance, note que les articles traitant du respect des droits humains dans la constitution sont violés.Il souligne que les parents dépensent énormément pour la scolarisation de leurs enfants alors que la constitution stipule que l’éducation fondamentale est obligatoire.

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