Année 2011 en Haïti : La POHDH fait le point sur la situation des Droits Humains

La Plate forme des Organisations Haïtiennes des Droits Humains (POHDH) a présenté ce 29 décembre sur son site web , le bilan de l’année 2011 en matière de droits humains. L’objectif d’une telle initiative est non seulement de rappeler les principaux événements et/ ou décisions ayant marqué la situation du pays tant sur le plan social, politique, économique que culturel au cour de l’année mais aussi et surtout pour adresser des recommandations, en lieu et place, aux autorités publiques chargées de respecter, protéger et garantir les droits humains en Haïti à travers la définition et la mise en place de politiques publiques qui prendront en compte les intérêts réels des populations les plus vulnérables. Les élections et l’accession de Mr Joseph Michel MARTELLY à la présidence Le deuxième tour des élections présidentielles et législatives s’est déroulé le 20 mars 2011 sur tout le territoire haïtien. Du point de vue politique, c’est un évènement majeur de l’année. Contrairement au premier tour du 28 novembre 2010, il y a eu de grandes améliorations en matière de planification et d’organisation : moins de violences et d’irrégularités ont été enregistrées. Ce qui a permis à beaucoup plus de citoyens et citoyennes de voter plus facilement. Par contre, il a fallu encore une fois l’intervention de la communauté Internationale via l’Organisation des Etats Américains (OEA), pour analyser les résultats du Conseil Electoral Provisoire (CEP). Ce qui a conduit le musicien Michel Joseph MARTELLY à devenir le 56e Président d’Haïti. Investi officiellement le 14 mai 2011, ce n’est qu’en octobre 2011 que le gouvernement s’est formé avec la ratification du Premier Ministre Garry CONILLE suite à des compromissions entre le groupe des Parlementaires majoritaires et la Présidence au détriment des intérêts collectifs et du bien être de la population. La POHDH croit que de telles pratiques sont en porte-à-faux au programme de campagne du nouveau Président qui est axé sur l’Etat de droits, l’Emploi, l’Education et l’Environnement. Comment un gouvernement construit sur la base de telles compromissions politiques et de tels d’intérêts pourra-t-il trouver l’harmonie nécessaire pour matérialiser un tel programme au profit de la majorité des citoyens et citoyennes ? En tout cas, ce gouvernement a déjà fait beaucoup de déçus aussi bien dans le programme de l’Education ou de scolarité gratuite que dans le fameux dossier de l’arrestation arbitraire et illégale du Député en fonction, Arnel BELIZAIRE, de la Circonscription de Delmas/ Tabarre. Le Président Michel Joseph MARTELLY qui n’avait pas encore de Chef de Gouvernement avait décidé que certains des Ministres du Gouvernement BELLERIVE – qui était démissionnaire – ne pouvaient pas assister au Conseil des Ministres. Puis, au cours des mois de juillet et d’aout, le Président MARTELLY, toujours sans Chef de Gouvernement, a nommé quelques Directeurs Généraux ainsi que des Délégués Départementaux. A ce sujet, le mode de nomination des Directeurs Généraux, selon les Juristes et les ONGs de Droits Humains, ne respectait pas les prescrits de l’Article 142 de la Constitution de 1987 qui fait obligation au Président de nommer les Directeurs Généraux par arrêté pris en Conseil des Ministres. Par ailleurs, l’arrestation du Député en fonction, Arnel BELIZAIRE, a été un véritable affront à la Constitution Haïtienne de 1987.En effet, le Député BELIZAIRE a été arrêté en dehors des prescrits constitutionnels car il continue à jouir de l’immunité parlementaire. Rappelons que cette arrestation a eu des conséquences négatives dans les relations entre l’Exécutif et le Législatif. Le Ministre de la Justice, Me Josué PIERRE LOUIS, qui venait d’être installé, a été démis de ses fonctions dans le cadre de cette affaire et le Commissaire du Gouvernement ayant émis l’ordre, avait fait l’objet de sanction disciplinaire. EJ/Radio Métropole Haïti

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