Appel des militants des droits humains à une campagne nationale contre la violence

Plusieurs organisations de défense des droits de l’homme ont lancé, le mercredi 31 juillet 2002, un appel solennel à la population pour condamner la recrudescence des actes de violence à travers le pays. Dans une déclaration conjointe, ces organisations ont mis l’accent sur la lutte contre l’impunité. Les dix-sept (17) organisations de droits humains, signataires de cette note, évoquent plusieurs cas récents marquant la recrudescence des actes de violence dans le pays notamment l’enlèvement suivi de tortures du journaliste Israël Jacky Cantave, l’agression contre l’épouse de M. Jean Claude Bajeux du Centre Oecuménique des Droits Humains, les exécutions sommaires de deux (2) jeunes filles à Port-de –Paix, de deux (2) jeunes gens aux Gonaïves et d’un fonctionnaire de l’APN à Port-au-Prince et celle de cinq (5) personnes à Belladères. Selon ces organisations, le blocage du système judiciaire, les détentions illégales prolongées, les dérives et les contradictions d’un pouvoir personnel sont entre autres des facteurs importants de la violence. Le Centre Oecuménique des Droits Humains, le CARLI, le NCHR, la POHDH, le GARR, la PAPDA, Fanm Yo la, Kay Fanm, l’Amicale des Juristes entre autres estiment que l’impunité dont bénéficient les crimes et les abus de pouvoir serait la cause d’un blocage et d’un désordre généralisé où les actes de répressions pré-fabriquées, la corruption, l’amnésie et la violence constituent un cercle infernal. Selon ce texte commun, il est vain de parler de démocratie, de progrès et de développement dans un tel climat de brigandage, qui tend à enfermer le pays et à l’isoler du reste du monde. En ce sens, le groupe des dix-sept (17) plaide en faveur d’une campagne nationale de refus collectif de la violence sous toutes ses formes et d’où qu’elle vienne . Les militants pour le respect des droits humains soulignent également le lien existant entre la violence et les frustrations quotidiennes des populations qui luttent sans arrêt pour satisfaire leurs besoins élémentaires dans un contexte de marasme économique. Les organisations de défence des droits humains appellent tous les secteurs de la vie nationale à s’exprimer publiquement et fermement sur la question du peuple haïtien. Elles convient tous les secteurs à s’associer à cette démarche afin que le pays tout entier se ressaisisse, et mobilise toutes ses énergies créatrices pour construire un état de droit, un état démocratique fondé sur la vérité, la justice et l’enquité.

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