Appels en faveur de la justice et de l’unité lors des imposantes obsèques du pasteur Berthomieux

Des dizaines de milliers de personnes ont participé aux funérailles du pasteur Molès Berthomieux, le dimanche 19 septembre 2004, à Port-au-Prince, après des cérémonies gâchées, la veille. Samedi, une personne est décédée et plusieurs autres blessées, lorsqu’une foule imposante a envahi le Kiosque Occide Jeanty au Champ de Mars pour voir la dépouille et lui rendre un dernier hommage. La pagaille qui a lieu a contraint les organisateurs à reporter les obsèques à dimanche. Lors d’une conférence de presse, samedi matin, à Radio Caraïbe, le PDG de cette station Patrick Moussignac a menacé de fermer les portes de la radio si d’ici une semaine la police ne faisait pas le jour sur l’assassinat de l’animateur de l’émission évangélique « la manne du matin ». M. Moussignac a, à l’occasion, énuméré les victimes enregistrées à Caraïbes FM ces dernières années. Dans la soirée, la police a présenté 3 individus qui ont avoué leur participation au crime. Jeudi, le Premier ministre Gérard Latortue avait émis le souhait de présenter à la population les assassins du pasteur Berthomieux. L’annonce de l’arrestation des auteurs de l’assassinat de l’animateur évangélique a quelque peu rassuré la foule qui n’a cessé de réclamer justice. Lors des funérailles, nombreux sont ceux à appeler à la réconciliation, à l’unité pour combattre la division et mettre un terme à l’insécurité. Durant une bonne partie de la journée de dimanche, encadrés par la police, des dizaines de milliers de fidèles ont assisté aux funérailles transformées en manifestation et accompagné le pasteur Berthomieux à sa dernière demeure au Parc du Souvenir, à Tabarre. Dans son message de circonstance, le secrétaire général de la Fédération Protestante d’Haïti a mis en garde le gouvernement et la communauté internationale contre tout nouvel échec dans le dossier du désarmement comme cela a été le cas en 1994. Le pasteur Edouard Paultre a indiqué que la population n’accepterait pas une telle situation.