
A l’occasion d’une réunion spéciale des Nations Unies les représentants de l’Argentine et des Philippines ont annoncé des versements de contributions au « Fonds d’affectation spéciale pluripartenaires des Nations Unies pour la lutte contre le choléra en Haïti »: l’Argentine, pour 10 000 dollars, et les Philippines, pour 50 000 dollars. L’Argentine, qui a rappelé avoir contribué depuis 1994 à tous les efforts pour stabiliser Haïti, est revenue sur le rôle joué par son hôpital militaire, qui quittera le pays au mois d’août. Le pays continuera néanmoins son aide bilatérale, dans le cadre du successeur de la MINUSTAH, la MINUJUSTH. Le Mexique a aussi rappelé que son pays avait accordé 370 000 dollars pour la reconstruction d’un important institut haïtien lié à la santé. L’Assemblée générale invite les États Membres, les donateurs régionaux, internationaux et bilatéraux, les institutions financières, le secteur privé et les autres donateurs à « continuer d’appuyer la nouvelle stratégie de lutte contre le choléra en Haïti sous la forme de contributions financières volontaires ou d’autres formes appropriées ».C’est le 19 août 2016 que l’ancien Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, avait dévoilé la « nouvelle stratégie de l’Organisation pour lutter contre le choléra en Haïti », estimée à 400 millions de dollars sur une période de deux ans. Le Secrétaire général l’avait ensuite soumise le 1er décembre 2016 à l’Assemblée générale. À cette occasion, M. Ban Ki-moon avait présenté les excuses de l’Organisation au peuple haïtien, déclarant que l’ONU n’avait tout simplement pas fait assez face à l’épidémie de choléra et à sa propagation en Haïti et que cette impéritie suscitait de profonds regrets. Dans sa résolution 71/161, adoptée le 16 décembre 2016, l’Assemblée générale avait aussi reconnu la responsabilité morale de l’Organisation. La « nouvelle stratégie » comprend deux volets. Le premier vise à renforcer l’aide de l’ONU pour réduire et mettre un terme une fois pour toutes à la transmission du choléra dans le pays, améliorer l’accès aux soins et aux traitements, et s’attaquer aux enjeux à plus long terme que sont les systèmes d’approvisionnement en eau, d’assainissement et de santé du pays. Comme l’indique le Secrétaire général actuel dans son rapport, ce volet « est largement perçu, en particulier par les Haïtiens eux-mêmes, comme la contribution la plus importante que les organismes des Nations Unies puissent apporter pour aider le pays ».Le second volet consiste en un dispositif d’assistance et de soutien matériel et financier en faveur des Haïtiens les plus directement touchés par le choléra, qui doit bénéficier en priorité aux victimes de la maladie et à leurs familles. Pour M. António Guterres, il est « l’expression tangible de ce que l’Organisation reconnaît et prend en compte la souffrance du peuple haïtien causée par la pandémie de choléra ».L’épidémie de choléra en Haïti a commencé le 21 octobre 2010 dans le département de l’Artibonite avec la découverte du premier cas suspect. Au 8 avril 2017, on avait comptabilisé 807 049 cas suspects, dont 476 730 ont donné lieu à une hospitalisation, et un total de 9 508 décès. LLM / radio Métropole Haïti