Aristide dénonce des « manipulations », l’opposition appelle à la mobilisation

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Le président Jean Bertrand Aristide a dénoncé vendredi des « manipulations » et l’utilisation de « faux étudiants pour prendre le pouvoir » alors que l’opposition appelle à se mobiliser pour contraindre le chef de l’Etat à la démission. Le président Haïtien s’exprimait au Palais National (siège de la présidence) en recevant l’épouse d’un militant du parti Lavalas au pouvoir,Lionel Victor, tué mercredi par un policier lors de la dispersion d’une manifestation anti-gouvernementale d’étudiants après avoir recu une grenade lacrymogène tirée à bout portant. Le président a fait état de l’existence de « faux policiers » et a indiqué qu’il fallait être « très sévère pour faire respecter la loi ». »Si la police est obligée de lancer des gazs lacrymogènes, c’est en l’air qu’elle doit le faire » a-t-il indiqué à propos de la mort de Lionel Victor, précisant que « si c’est une erreur, il y aura sanction, si c’est volontaire, il y aura sanction ». De son côté, l’opposition a appelé vendredi à la « mobilisation pacifique » en Haïti et dans la diaspora haïtienne pour obliger M. Aristide à quitter le pouvoir. L’un des responsables de l’opposition, l’ancien maire de la capitale, Evans Paul, a dénoncé dans une déclaration la répression, l’emprisonnement de syndicalistes et d’opposants et l’intrusion de la police dans un hôpital privé de Port-au-Prince mercredi soir. « Trop de sang a coulé, il y a trop de misère, trop de vols, trop de viols, de kidnappings, trop de mensonges et de trahisons », a lancé M. Paul. Il a appelé la population à soutenir une manifestation de l’opposition samedi au Cap-Haïtien et dimanche à Port-au-Prince, rendant par avance les autorités gouvernementales et policière responsables du sort des manifestants. PORT-AU-PRINCE, 30 janvier 2004 (AFP)

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