Aristide met face à face les classes sociales en Haiti

Le Président Jean Betrand Aristide reprend son discours sur la lutte des classes et la question de couleur entre noirs et mulâtres. Dans une longue allocution prononcée dans la ville des Cayes , le mercredi 4 décembre 2002 à l’occasion d’une tournée de deux (2) jours dans le Sud , le chef de l’Etat a ravivé la flamme de cette question qui divise la société haitienne .  » Ou se peyizan , ou se malere , ou gen menm koulè avè’m , yo pa renmen ‘w , cheve’ w grenn menm jan avè’m , yo pa renmen’w , pitit ou pa pitit gwo zotobre , yo pa renmen’w … » ( Vous êtes paysan, vous êtes pauvre , vous avez la même couleur (noire) d’épiderme que moi , vous avez des cheveux de petit nègre comme moi, on ne vous aime pas , vos enfants ne sont pas ceux des nantis , on ne vous aime pas …), déclare M. Aristide à plusieurs milliers de ses partisans en présence de son épouse au teint clair . Dans ce discours , le Président de la République a également assimilé aux ennemis du peuple ceux qui réclament sa démission .  » Lè yo pa respekte volonte pèp la se paske yo gen anpil prejije pou ou , sa kap fèt la , se pa yon konplo kont prezidan Aristide , se yon konplo kont pèp la , se pèp ayisyen an yo pa renmen … (Les préjugés à votre endroit expliquent leur non respect de la volonté populaire , ce qui se passe aujour’hui , ce n’est pas un complot contre le Président Aristide mais un complot contre le peuple haitien qu’ils n’aiment pas …), poursuit M. Aristide qui s’en est pris aux politiciens partisans du coup d’Etat . Le chef de l’Etat a réaffirmé qu’il ira au terme de son mandat de cinq (5) ans . Le Président Jean Bertrand Aristide a aussi exprimé des réserves sur l’importance des pertes enregistrées par les partis de l’Oppositon lors des évènements du 17 décembre 2001 au cours desquels les locaux et les résidences de responsables politiques ont été incendiés par ses partisans . M. Aristide affirme que son régime a tout fait pour résoudre le problème posé par les réparations réclamées par les formations de l’Opposition qui se déclarent , dit-il, victimes de ces violences . Le chef de l’Etat en a profité pour dénoncer notamment le montant réclamé par l’OPL dans le cadre du processus de réparation . Le dirigeant du KONAKOM , Victor Benoit , dénonce les déclarations faites aux Cayes par le Président Aristide . En ce qui a trait au processus de réparation , M. Benoit juge incohérent le comportement du Président Aristide et rappelle que le rapport de l’Organisation des Etats Américains (OEA) sur les victimes du 17 décembre a été accepté par son régime.

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