Arrestation de dirigeants lavalas : polémique sur la forme mais large consensus sur le fond

Le président provisoire de la République intervient dans le débat juridique provoqué par l’arrestation des dirigeants lavalas Gérald Gilles, Yvon Feuillé et Rudy Euriveaux. Me Boniface Alexandre affirme haut et fort que l’interpellation, samedi, des responsables lavalas n’a aucune couleur politique. Le président provisoire qui s’exprimait en marge de la rentrée judiciaire au Palais de justice, le lundi 4 octobre 2004, indique que la justice ne pouvait rester indifférente face à ces actes révoltants comme la décapitation des agents de la police nationale dont une dizaine a été tuée en une semaine. Me Boniface Alexandre critique les politiciens qui qualifient d’illégale l’arrestation des responsables lavalas à Caraïbes F.M. et tentent d’exploiter les évènements à des fins politiciennes. Le chef de l’Etat, juriste de formation, affirme que la radio ne saurait servir de refuge pour des bandits et soutient qu’un mandat n’était pas nécessaire car il y avait flagrant délit. L’approche de M.Alexandre n’est pas partagée par le bâtonnier de l’ordre des avocats, Gervais Charles, qui plaide toutefois en faveur d’une politique de non complaisance vis-à-vis des bandits. Cette opinion est partagée par plusieurs responsables de défense des droits de l’homme dont Pierre Espérance de la NCHR. Pour sa part, l’ancien sénateur, dissident lavalas, Dany Toussaint s’interroge sur la légalité de l’interpellation des trois responsables du parti Fanmi Lavalas autour des violences qui secouent la capitale. Le dirigeant du Mouvement Démocratique Réformateur Haïtien (MODEREH) questionne également l’immunité parlementaire évoquée par Fanmi Lavalas sur le dossier de l’arrestation de Yvon Feuillé et de Louis Gérald Gilles. Dany Toussaint estime qu’il reviendra à la justice de faire la lumière sur ces actes macabres enregistrés à la capitale dont la décapitation des policiers. Le dirigeant du MODEREH invite le pouvoir à prendre les dispositions nécessaires pour rétablir un climat de paix à Port-au-Prince en procédant à l’arrestation des bandits. Position partagée par son ancien collègue Prince Pierre Sonçon, également dirigeant du MODEREH. Au niveau de la population, les avis sont aussi partagés des citoyens sur l’arrestation des anciens parlementaires lavalassiens à Radio Caraïbes suite leur participation à l’émission « Ranmase ». Pour certains résidents de la capitale, cette arrestation est normale et conforme. Cependant d’autres port-au-princiens critiquent le procédé utilisé.La tendance chez la plupart des port-au-princiens serait que la justice continue de poursuivre tous ceux qui troublent la paix publique.

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