Comme prévu, la représentante de la Rép.Dominicaine à l’OEA, Mayerlyn Cordero Diaz, a utilisé le « dialogue » enclenché entre Haïti et son pays pour tenter de neutraliser les initiatives indignées de la CARICOM face à l’Arrêt TC 168-13l.Un petit jeu auquel se prête volontiers et régulièrement la république d’Haïti dans le cadre d’un « dialogue binational » qui fait obstacle à toute participation du secteur associatif de la société civile aux échanges.Ce qui n’a cependant pas empêché la Commission interaméricaine des droits de l’homme (CIDH) de présenter ce mercredi devant le Conseil permanent de l’Organisation des États américains (OEA) un rapport condamnant les autorités dominicaines pour « les graves atteintes aux droits à la nationalité, à l’identité, à l’égalité devant la loi et à la non-discrimination.Ce rapport vient soulever d’énormes vagues dont le gouvernement dominicain aurait certainement souhaité faire l’économie.Déjà, à l’occasion de la dix-huitième session du Groupe de travail du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies chargé de l’Examen périodique universel, tenue à Genève du 27 janvier au 7 février 2014, des représentants d’une dizaine de pays avaient manifesté leur désaccord à l’application de l’Arrêt TC 168-13.Les représentants de ces pays avaient exhorté, les autorités dominicaines à annuler une sentence qui, selon eux, constitue une violation flagrante de droits humains.« Nous vous recommandons de prendre des mesures pour protéger les droits fondamentaux de tous les individus nés en République Dominicaine, y compris les étrangers sans papiers qui risquent de devenir apatrides suite à la décision 168/13 du Tribunal Constitutionnel dominicain. », avait déclaré la délégation du Canada.De leur côté, les représentants de Trinidad & Tobago avaient appelé les autorités dominicaines à prendre rapidement des mesures politiques, législatives et judiciaires nécessaires pour corriger la situation humanitaire inacceptable créée par la décision de la Cour constitutionnelle dominicaine.La Suisse, pour sa part, avait exprimé sa très grande préoccupation concernant le sort de la communauté de descendance majoritairement haïtienne, qui s’est vue dépossédée de son droit à la nationalité en raison de l’Arrêt du 23 septembre 2013 du Tribunal Constitutionnel de la République Dominicaine. Elle avait recommandé au gouvernement dominicain « de prendre toutes les mesures possibles pour améliorer la situation des personnes dont les droits ont été négativement affectés par cet arrêt ». Et d’assurer le respect de ses obligations en droit international ».Les États-Unis, la France et l’Allemagne avaient adopté une position similaire.Rappelées à l’ordre par plusieurs pays de la communauté internationale, les autorités haïtiennes devront davantage se préoccuper de changer de stratégie face aux coups bas des Dominicains.Sinon, elles devront une fois de plus essuyer les reproches des organisations de la société civile qui ne comprennent pas pourquoi elles ont décidé de « cautionner le génocide civil » déclenché par l’Arrêt 168-13.HA/radio Métropole Haïti Sur la photo, Celia A. Prince, la représentante de Saint-Vincent-et-Grenadines, à l’OEA. Crédit photo : Juan Manuel Herrera/OEA
Arrêt 168-13 : le dialogue binational, bouée de sauvetage des autorités dominicaines
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