Plus d’une douzaine d’organisations de la société civile ont apporté leur appui au mouvement de résistance des habitants de l’Ile-à-Vache face, disent-elles, aux initiatives gouvernementales qui prétendent « les déposséder de leurs terres au profit de grandes firmes transnationales ». »Le gouvernement peut-il déposséder des familles entières de leurs terres et de leurs plages sous prétexte que leur grande beauté ne cadre qu’avec des touristes étrangers », se demandent-elles, scandalisées. Ces organisations, dont le Groupe de recherche et d’appui pour le développement (Grad), Komite relèvman Divivye (le Comité pour le relèvement de Duvivier / Krd), la Fondation des coopérantes et coopérants pour le développement de l’Ile-à-Vache (Foncodi), veulent attirer l’attention de tous sur un éventuel « plan de massacre » qui ,disent-elles, pourrait être mis à exécution par le gouvernement contre les opposants de « son projet touristique » à l’Ile-à-Vache.Plus de 100 agents spéciaux de la police nationale sont déjà cantonnés dans l’ile qui auraient, selon ces organisations, reçu l’ordre d’étouffer dans l’œuf toute tentative de mobilisation des habitants de l’île contre le projet.Une liste, sur laquelle figurent les noms des protestataires à arrêter, aurait été soumise à la police pour les suites nécessaires, rapportent-elles.Le 21 février écoulé, le Premier ministre Laurent Lamothe s’était rendu à Ile-à-Vache, à la tête d’une importante délégation, composée notamment, de la ministre du Tourisme, Stéphanie Balmir Villedrouin, et des cadres de la Primature.Sans faire allusion au mouvement de résistance entrepris par des habitants de l’ile, le communiqué de la Primature s’est contenté de faire état de rencontres avec « des leaders communautaires autour de la situation socio-économique et des besoins de la population dans le but d’y apporter des réponses pérennes ».En août 2013, le chef du gouvernement avait lancé le projet de développement touristique d’Ile-à-vache, l’un des plus importants et ambitieux chantiers du quinquennat du Président de la République Michel Martelly.Les gens justifient leur mouvement par la crainte d’être expulsés sans une juste et équitable relocalisation, au profit de gros investisseurs étrangers. »C’est contraire à ce tout qui avait été conclu avec les responsables du Tourisme », dénoncent-ils.Ils accusent les autorités de ne pas tenir parole, de ne pas donner suite au processus de « dépossession et compensation financière » entamé en prélude aux travaux d’infrastructures dans le cadre du projet « Destination Île-à-Vache ».Ils craignent surtout d’être expulsés de l’ile ou d’être « parqués dans des cordons sanitaires », sorte de ghettos, redoutent-ils, que l’on éviterait d’exposer à la vue des touristes étrangers. »Plus la situation pourrira, en avaient conclu les observateurs, plus les plaies seront difficiles à guérir. HA/radio Métropole Haïti
Répression policière : des organisations se portent solidaires des habitants de l’Ile-à-Vache
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