Assassinat de Jean L. Dominique : nomination d’un nouveau juge d’instruction

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Le doyen de première instance de Port-au-Prince , Jean Joseph Lebrun , désigne un nouveu juge pour poursuivre l’instruction du dossier de l’assassinat du P.D.G. de Radio Haiti Inter , Jean Léopold Dominique survenu le 3 avril 2000 . Il s’agit du juge Nappla Saintil . L’annonce a été faite par le secrétaire général de l’Association des Journalistes Haitiens (AJH) Guyler C. Delva à la suite d’un entretien , le lundi 22 septembre 2003 , avec le doyen du Tribunal Civil de Port-au-Prince . L’AJH profite de l’occasion pour exprimer ses profondes inquiétudes devant le peu de progrès réalisé dans le dossier de l’assassinat du journaliste Brignol Lindor , qui semble être bloqué au niveau de la Cour de Cassation. La Cour d’Appel avait débouté l’ordonnance rendue en mars dernier par le juge d’instruction Bernard Sainvil qui s’était tu sur les commanditaires du meurtre de Jean Léopold Dominique . Le Tribunal s’était également prononcé sur la situation des six (6) inculpés retenus par le magistrat instructeur . Après une longue période d’examen à la Cour d’Appel, l’affaire de l’assassinat du directeur de Radio Haiti Inter a connu son épilogue , le lundi 4 août 2003. Dans ce dossier, les différents concernés – la partie civile et les inculpés – s’étaient déclarés tous lésés par l’ordonnance rendue le 21 mars dernier par le juge d’instruction Sainvil sur le crime du 3 avril 2000. La Cour d’Appel , dans l’arrêt en date de ce 4 août , a contesté l’ordonnance sur différents aspects. D’abord, sur les six (6) inculpés, trois (3) ont été libérés . Il s’agit de Freud Junior Desmarattes, Ralph Léger et Ralph Joseph. Cette décision a été accueillie par des pleurs de joie , des témoignages émouvants et une évidente satisfaction des avocats de M.M. Léger et Desmarattes. Me Jean Renel Francen et Carlos Hercule se sont félicités du travail réalisé par la justice haitienne. Par contre , Jeudy Jean Daniel, Dimsey Milien et Markenton Philippe devront aller en jugement tout en clamant leur innocence. Judy Jean Daniel avait demandé à la justice et au Président de la République de faire en sorte que la vérité soit connue. Markenton Philippe , en dépit des bousculades des agents de l’administration pénitentiaire, avait voulu aller plus loin. Il avait demandé aux autorités judiciaires de questionner le président Jean Bertrand Aristide qui avait indiqué que Jean Dominique avait trouvé la mort en défendant l’octroi de la carte électorale avec photo aux paysans. Ensuite, en dépit de l’absence de la partie civile représentée par la veuve de Jean Dominique , le Tribunal avait abondé dans le sens de la requête de Michèle Montas en réclamant la nomination par le doyen du Tribunal Civil d’un autre juge instructeur en vue de déterminer les commanditaires du meurtre. Le nouveau magistrat a déjà en main un élément d’information . La lecture de l’arrêt de la Cour d’Appel a révélé , suivant le témoignage d’un inculpé, que 40 mille gourdes ont été investis dans la planification de l’assassinat du journaliste .Lors d’une récente interview accordée à Radio Métropole , l’ancien juge en charge du dossier , réfugié aux Etats-Unis, Claudy Gassant avait affirmé que les assassins de Jean Dominique se trouvaient au Palais National , au Sénat et au sein de la Police Nationale.

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