Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les droits de l’homme à Genève, le brésilien Sergio Viera De Mello, condamne fermement la violente dispersion du rassemblement de l’Opposition par les proches du pouvoir à Port-au-Prince, le mardi 3 décembre 2002. Dans une interview exclusive accordée au correspondant de Radio Métropole à Genève, Jean Edouard Rigaud, ce mercredi 4 décembre, M. De Mello considère cette situation comme inacceptable . » C’est une condamnation catégorique de la violence de quelque type que ce soit, en particulier de violences qui s’attaquent à des cibles civiles « , indique le responsable onusien qui dénonce également les atteintes à la liberté de la presse . » Toute attaque contre des journalistes, je le condamne en des termes les plus extrêmes et je continuerais à m’employer avec les associations de journalistes pour que cette question soit traitée avec le sérieux qu’elle mérite par toutes les instances internationales notamment le Conseil de Sécurité. » Le Haut Commissaire pour les droits humains menace de porter la question par devant la Cour Pénale Internationale qui sera effective en mars prochain. Sergio De Mello indique que cette Cour pourra « se pencher sur ce qui se passe partout ailleurs » et invite les autorités haitiennes à se souvenir du travail réalisé par les instances pénales ad hoc pour la Yougoslavie et le Rwanda en soulignant que les » violations des droits des journalistes tombent également sous la compétence de la Cour Pénale Internationale ». Tout en précisant que le Haut Commissariat de l’ONU pour les droits de l’homme ne peut pas déployer une force empêchant à la » gendarmerie gouvernementale » de continuer les exactions ,M. De Mello fait savoir que sa responsabilité est d’aider les autorités à » s’imposer une retenue dans les circonstances actuelles » et de contribuer au processus de réconciliation dans la mesure » où elles auraient besoin de nos services ». Le responsable onusien conclut son intervention en rappelant aux tenants du pouvoir Lavalas que » tout ce qu’ils font est bien enregistré et que , tôt ou tard, les responsables , s’ils ne sont pas traduits devant une justice nationale , le seront devant la Cour Pénale Internationale « .
Avertissement du Haut Commissariat de l’ONU pour les droits de l’homme aux autorités haitiennes
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