Bicentenaire de l’Indépendance : Un ensemble de personnalités ne participeront pas aux festivités gouvernementales

Plus d’une cinquantaine d’intellectuels , artistes et écrivains prennent officiellement leurs distances par rapport à la célébration du Bicentenaire de l’Indépendance telle qu’orientée par le Pouvoir Lavalas. Ces intellectuels, artistes, écrivains, signataires de la « Déclaration de principe sur le Bicentenaire d’Haïti » estiment que le gouvernement ne vise qu’à rechercher une « impossible légitimité » à travers des célébrations officielles du Bicentenaire. D’où la nécessité de se tenir à distance de ces manifestations. En refusant de s’y associer, les signataires de la Déclaration se proposent de défendre l’unité haïtienne et non de s’y opposer. Dans ce texte en cinq (5) points, ces intellectuels très connus pour la plupart (Frankétienne, Dany Laferrière,Jean Claude Fignolé, Gary Victor) adoptent cette position face à ce qu’ils appellent la dérive totalitaire du régime en place. Ils dénoncent la non reconnaissance par ce régime du droit à la libre circulation des hommes et des femmes et le fait que certaines portions du territoire sont officiellement interdites aux partis politiques de l’Opposition et aux organisations de la Société Civile. Les intellectuels, artistes et écrivains justifient également leur distance par rapport aux manifestations commémoratives du Bicentenaire de l’Indépendance d’Haïti par le « refus systématique de l’actuel gouvernement du pluralisme politique, la mise à sac et l’incendie des locaux de la plupart des partis politiques de l’Opposition et les arrestations arbitraires régulières, les disparitions de militants politiques ». Rédacteurs et signataires de la Déclaration expriment leurs inquiétudes face à ce qu’ils appellent l’orientation que le gouvernement Lavalas donne à cette célébration. Cette orientation n’est autre qu’un travail de canalisation de l’attention de la Communauté Internationale et des personnalités étrangères vers une campagne de propagande aux fins « de légitimation » d’un pouvoir usurpé et reconnu aujourd’hui comme despotique et totalitaire des valeurs à la base de la révolution haïtienne. Dans leurs critiques au Pouvoir, les intellectuels dénoncent également le dossier de restitution de la dette de l’Indépendance par la France tel qu’agité par le régime. Ceci ne constitue aujourd’hui qu’une tentative désespérée de diversion par rapport à ses propres responsabilités et trouver un bouc émissaire en couverture à son échec, estiment les signataires de la Déclaration. Dans le document , les rédacteurs soulignent la nécessité d’une réflexion, d’un dialogue voire d’une action à venir à la mesure de la complexité de ces notions. Plus loin, les signataires estiment que le gouvernement du Président Jean Bertrand Aristide caractérisé par « la dérive totalitaire, l’incompétence et la corruption » installe « à dessein la population dans l’insécurité aux seules fins de se perpétuer au pouvoir ». Pour étayer leur thèse du régime dictatorial en gestation dans le pays, les intellectuels rappellent qu’une vingtaine de journalistes ont été contraints à l’exil alors que l’assassinat de deux (2) d’entre eux reste impuni. Dans le même temps, les partisans du Pouvoir continuent de maintenir la pression sur les journalistes. Le régime Lavalas prévoit de « grandes festivités » aux Gonaïves à l’occasion de la célébration du Bicentenaire de l’Indépendance , le 1er janvier 2004.

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