Campagne électorale non déclarée : les protagonistes à la recherche de repères

Timides tentatives de quelques partis d’Opposition de mobiliser leurs sympathisants en province dans la perspective de la tenue d’élections législatives jusqu’ici hypothétiques . De son côté, le Pouvoir a une bonne longueur d’avance. Lafanmi Lavalas organise ça et là des mini-congrès sous le thème de la restitution .Jusqu’en 2003, le dernier ou le plus important rassemblement dont on se souvient remonte au 17 novembre 2002 et c’était dans le Nord du pays sur l’instigation de l’Initiative Citoyenne. L’un des rares partis de l’Opposition haïtienne, aujourd’hui, à affirmer être en campagne pour avoir visité ses bases en province est Génération 2004. Claude roumain, responsable de cette formation politique et membre du Directoire de la Convergence, bâtit sa campagne électorale sous le thème « un pays à construire », il s’agit pour lui de consolider sa base et de se structurer. Il se propose de faire campagne de manière moderne. Mais, le parti connait des difficultés dans sa tentative de faire campagne, ceci s’est passé à Cabaret, explique Claude Roumain. Le dirigeant de Génération 2004 a été contraint de sursoir à son rassemblement suite aux pressions des autorités locales sur le propriétaire du night-club qui devait accueillir la rencontre. Si Génération 2004 a réussi tant bien que mal à faire campagne, le parti de Reynold Georges s’est limité à de simples contacts avec ses représentants en province. L’ALLAH semble redouter les Organisations Populaires ( OP) proches du pouvoir et qui font la loi partout. M.Georges révèle que son coordonnateur aux Gonaives, Rony Toussaint , a été agressé par le puissant chef d’OP , Amiot Métayer. Reynold Georges affirme avoir porté plainte par devant la justice et rien n’a été fait . Le dirigeant de l’Alliance pour la Libération et l’Avancement d’Haïti dit attendre que les conditions soient réunies avant d’engager toute campagne électorale véritable. De son côté, le dirigeant du parti Konvansyon Inite Demokratik ( KID) , Evans Paul , soutient que la campagne d’un parti se fait de manière permanente. Mais , pour le moment, entreprendre de telles démarches butte sur des obstacles majeurs tels l’intolérance des partisans du pouvoir et le manque de moyens financiers des partis de l’Opposition , explique M. Paul. « Comment faire campagne si l’on incendie les locaux de partis, s’il n’ y a aucune ambiance de tolérance », se demande le dirigeant de la Convergence Démocratique . Evans Paul semble miser sur la réaction spontanée de la population aussitôt qu’elle aura chassé la peur. Mais tout ceci n’est que prétexte , dit Gérald Gilles de Fanmi Lavalas ( le parti au pouvoir). Le sénateur contesté lavalas cite en exemple les tournées de la Caravane de l’Espoir du Groupe des 184 en province pour soutenir que les partis de l’Opposition peuvent faire campagne sans crainte. Le parlementaire qui annonce la tenue des congrès de Fanmi Lavalas en province indique qu’il faut être prêt à participer aux élections dès que l’Opposition aura intégrer le processus électoral. Dans la dernière résolution de l’OEA votée à Santiago du Chili, le 10 juin , l’organisatuon régionale avait exhorté les partis de l’Opposition et de la Société Civile à intégrer le processus électoral une fois les conditions de sécurité réunies par le Gouvernement. L’Initiative de la Société Civile (ISC) affirme que la tenue d’élections en 2003 n’est techniquement plus possible. Ce qui va à l’encontre des propos du Président de la République qui a décrété 2003 , année électorale.

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