Silence ! les kidnappeurs sont de retour

Le phénomène de l’insécurité prend une nouvelle dimension à Port-au-Prince. Outre la terreur des armes, les bandits créent une psychose traumatisante. A titre d’exemple, le silence est de rigueur dans les cas d’enlèvement pour sauvegarder la vie des victimes. Plusieurs cas d’enlèvement ont été recensés à Port-au-Prince, la semaine écoulée. Un seul cas a été rapporté à la presse par les canaux réguliers, celui de Isabelle Rouzier Wawa, mais, au terme des négociations qui ont permis à la victime de recouvrer la liberté. On ignore encore le montant de la transaction, transaction s’il en a eu. De plus, la police a gardé un profil bas dans cette affaire et aucune enquête n’a, semble-t-il, été ouverte pour identifier et démanteler le réseau impliqué dans les récents cas de kidnapping dans la région métropolitaine. Les oganisations de défense des droits humains trouvent matière à scandale. La Coalition Nationale pour les Droits des Haïtiens (NCHR) ne va pas par quatre chemins pour dénoncer le laxisme du Pouvoir Lavalas qui, selon elle, n’a aucune volonté d’enrayer le phénomène de l’insécurité. Pour Yoléne Gilles, porte-parole de la NCHR, les autoités Lavalas ne font qu’encourager l’impunité dans le pays par leur comportement complaisant à l’endroit de ces bandits. Le président de la République , Jean-Bertrand Aristide, avait annoncé lors d’une intervention à la presse, au cours de l’ année 2002, qu’un important responsable d’un réseau de kidnapping avait été appréhendé. Mais, aucune information depuis sur l’identité de cette personne. Le blackout total est fait sur ce dossier et sur bien d’autres. Entre temps, les actes de banditisme dont des cas de kidnapping se multiplient. De l’avis des organisations de défense des droits de l’homme, le climat d’impunité qui prévaut dans le pays est la cause fondamentale de la multiplication des cas de kidnapping, d’exécutions sommaires et autres formes de violence. Les bandits pofitent des lacunes de la police nationale et de l’appareil judiciaire et de l’inaction du pouvoir pour opérer de jour comme de nuit en toute quiétude, font-elles remarquer. Yolène Giles pointe du droigt certains agents de l’ordre dans des actes de banditisme dans le pays. A chaque fois que les kidnappeurs reprennent du service dans la région métropolitaine, la population est ébranlée et la police éprouve des difficultés à réagirà temps. En d’autres termes, la riposte n’est pas immédiate et, de fait, on devrait s’attendre à une action des agents de l’ordre comme celle qui a conduit à la libération de Gérard Saliba , l’année dernière après plusieurs jours d’enlèvement. Lors de cette intevention la police avait annoncé l’ouverture d’une enquête pour retrouver les autres membres du réseau de kidnapping qui ont eu le temps de prendre la fuite.

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