Célébration de 2004 : participation confirmée du président du Bénin

Le chef de l’Etat du Bénin, le général Mathieu Kérékou, participera aux festivités de célébration du bicentenaire de l’Indépendance d’Haïti. L’annonce a été faite , le mardi 7 octobre 2003, par le ministre béninois des Affaires Etrangères, Rogatien Biaou , en visite à Port-au-Prince. « Le président de mon pays devrait arriver en Haïti à la fin de décembre » pour prendre part aux cérémonies de la naissance du « premier Etat noir », le 1er janvier 2004, précise le chef de la diplomatie béninoise. Rogatien Biaou a tenu ses propos à l’occasion d’une visite au Musée du Panthéon National où il a rendu hommage aux Héros de l’Indépendance. Le Chancelier qui revenait d’une séance de travail au ministère des Affaires Etrangères a indiqué que son séjour en Haïti s’inscrit dans le cadre d’une récente décision adoptée par un groupe de pays africains dans la perspective du Bicentenaire. Dans l’intervalle , le ministre Biaou annonce l’ouverture prochaine d’une ambassade en Haïti pour renforcer les relations entre Cotonou et Port-au-Prince . L’orientation de la célébration du Bicentenaire de l’Indépendance par le gouvernement du Président Jean Bertrand Aristide est critiquée par un groupe important d’intellectuels haitiens (plus d’une cinquantaine). Dans une déclaration en date du 1er octobre , ces intellectuels, artistes, écrivains, signataires de la « Déclaration de principe sur le Bicentenaire d’Haïti » ont estimé que le gouvernement ne vise qu’à rechercher une « impossible légitimité » à travers des célébrations officielles du Bicentenaire. D’où la nécessité de se tenir à distance de ces manifestations. En refusant de s’y associer, les signataires de la Déclaration se sont proposés de défendre l’unité haïtienne et non de s’y opposer. Dans ce texte en cinq (5) points, ces intellectuels très connus pour la plupart (Frankétienne, Dany Laferrière,Jean Claude Fignolé, Gary Victor) ont adopté cette position face à ce qu’ils appellent la dérive totalitaire du régime en place. Ils ont dénoncé la non reconnaissance par ce régime du droit à la libre circulation des hommes et des femmes et le fait que certaines portions du territoire sont officiellement interdites aux partis politiques de l’Opposition et aux organisations de la Société Civile. Les intellectuels, artistes et écrivains ont justifié également leur distance par rapport aux manifestations commémoratives du Bicentenaire de l’Indépendance d’Haïti par le « refus systématique de l’actuel gouvernement du pluralisme politique, la mise à sac et l’incendie des locaux de la plupart des partis politiques de l’Opposition et les arrestations arbitraires régulières, les disparitions de militants politiques ». Rédacteurs et signataires de la Déclaration ont exprimé leurs inquiétudes face à ce qu’ils appellent l’orientation que le gouvernement Lavalas donne à cette célébration. Selon eux , cette orientation n’est autre qu’un travail de canalisation de l’attention de la Communauté Internationale et des personnalités étrangères vers une campagne de propagande aux fins « de légitimation » d’un pouvoir usurpé et reconnu aujourd’hui comme despotique et totalitaire qui ne respecte pas les valeurs à la base de la révolution haïtienne.

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