Le secrétaire d’Etat américain Colin Powell devait effectuer mercredi une courte visite en Haïti où les violences sporadiques ont fait environ 150 morts ces deux derniers mois selon un bilan des organisations de défense des droits de l’Homme.Il s’agit de la deuxième visite en Haïti du chef de la diplomatie américaine en huit mois, depuis le départ du président déchu Jean Bertrand Aristide le 29 février.La précarité de la situation préoccupe la communauté internationale, dont les Etats-Unis, le Canada et la France qui se sont engagés militairement lors du départ de M. Aristide ainsi que les Etats latino-américains ayant pris la relève au sein de la Mission de stablisation des Nations unies (MINUSTAH).Cette inquiétude est d’autant plus vive que le contingent militaire de la MINUSTAH fait l’objet de critiques des milieux politiques haïtiens et de la population, exaspérés par la répétition des violences.A sa décharge, la mission de l’ONU ne peut s’appuyer que sur un peu plus de la moitié des 6.700 soldats prévus à sa création.A Port-au-Prince, le scénario des incidents est toujours identique. Dans des quartiers ciblés de la capitale, les assaillants arrivent par surprise, brûlent des véhicules, rançonnent et tuent passants et commerçants avant de s’évanouir avec leur butin.Les policiers épaulés par la MINUSTAH arrivent pratiquement toujours avec retard sur les lieux, ce qui renforce le sentiment d’impuissance de la population.Certains diplomates voient dans ces actes de déstabilisation la main des narco-trafiquants qui veulent voir perdurer un état de non-droit pour leur trafic.Un dernier épisode n’a rien fait pour redorer le blason de la MINUSTAH.Dimanche 21 novembre, 11 militaires argentins qui se rendaient en civil et sans armes sur une plage du nord de la capitale ont été kidnappés sur une route près de Cité Soleil, un bastion des Chimères Lavalas, le parti de M. Aristide. Brutalisés et dévalisés, ils ont été ensuite libérés sur place en petite tenue.C’est dans ce contexte de violences que Colin Powell, qui quittera prochainement son poste, effectue une visite destinée à « réitérer le soutien américain aux efforts du gouvernement haïtien pour apporter la démocratie, la prospérité et l’espoir aux Haïtiens », a indiqué mardi son porte-parole Richard Boucher.Il s’agit aussi de rassurer les Haïtiens qui accusent la communauté internationale de tarder à débloquer les sommes promises, soit plus d’un millard de dollars, pour tenter de relever un pays sinistré. Le secrétaire d’Etat s’entretiendra avec le président provisoire Boniface Alexandre et le Premier ministre Gérard Latortue ainsi que des responsables de la MINUSTAH, de la classe politique, de la société civile, toutes ces rencontres devant se dérouler au Palais National, siège de la présidence.M. Powell visitera également un centre de soin contre le sida financé par les Etats-Unis, à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre cette pandémie, mercredi.L’aide américaine octroyée cette année à Haïti a atteint plus de 230 millions de dollars, a précisé M. Boucher.
Colin Powell de nouveau en Haïti sur fonds de violences sporadiques
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