Commémoration de la Journée internationale des victimes de l’esclavage et de la traite transatlantique des esclaves

Selon un communiqué de la Minustah, une trentaine d’étudiants haïtiens ont participé ce mercredi à un débat international organisé à l’occasion de la Journée internationale de commémoration des victimes de l’esclavage et de la traite transatlantique des esclaves. Célébrée le 25 mars de chaque année, la Journée internationale de commémoration des victimes de l’esclavage et de la traite transatlantique des esclaves est l’occasion de rendre hommage à ceux qui ont souffert et sont morts aux mains de ce cruel système. Cette Journée internationale a également pour but de sensibiliser le public aux dangers actuels du racisme et des préjugés. Dans ce cadre, la MINUSTAH a coordonnée la participation de 30 jeunes haïtiens issus de 12 lycées haïtiens du réseau des écoles affiliées à l’UNESCO, et âgés de 15 à 18 ans, à la Vidéoconférence Internationale des Etudiants se déroulant le matin du mercredi 26 mars sur le thème « Victoire sur l’esclavage – Haïti et au-delà », qui rend hommage à la lutte contre l’esclavage à travers le monde et marque également en 2014 les 210 ans de la République d’Haïti, devenue le 1 janvier 1804, la première nation indépendante suite la révolte des esclaves menée par Toussaint Louverture. Participant aux échanges menés avec les autres jeunes réunis au siège de l’ONU à New York, au Sénégal et en Espagne, les jeunes haïtiens ont reconnus conjointement avec leurs pairs l’importance du combat encore aujourd’hui contre l’esclavage sous toutes ses formes et à tous les niveaux. Citoyens de demain, ils ont identifié le plaidoyer de l’amour et l’égalité entre les races humaines comme moyens de prévenir les préjugés. « Le rayonnement de la libération haïtienne va au-delà de ses frontières » soulignait en introduction Peter de Clercq, le Représentant spécial adjoint du Secrétaire général des Nations Unis en Haïti en insistant sur l’influence de la lutte du mouvement haïtien, qui inspirera les rebellions et mouvements abolitionnistes des Etats Unis, du Brésil ou du Venezuela. « Les enfants noirs d’Haïti (…) se battirent pour la liberté(…), ils se battirent pour la liberté de chaque homme noir dans le monde. » conclut’ il en citant le grand abolitionniste américain Frederick Douglass. La veille de la vidéo-conférence, la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies en Haïti, Mme Sandra Honoré a participé depuis New-York aux commémorations, lors d’un évènement culturel organisé au siège des Nations Unies le 25 mars au soir, en présence de nombreux artistes dont Emeline Michel d’Haïti, Izaline Calister de Curaçao et Ky-mani Marley de la Jamaïque, qui a interprété le succès de son père Bob Marley, Redemption Song ; ainsi que le chanteur afro-pop malien Salif Keita, la star américano-sénégalaise du Hip-hop Akon, le musicien Peter Buffett, titulaire d’un Emmy Award. Les performances musicales étaient entrecoupées par la lecture de documents historiques et de poésie sur le thème de la soirée. « Bien que l’esclavage ait été officiellement aboli, le racisme continue de souiller le monde d’aujourd’hui. Il en est de même des formes contemporaines de l’esclavage que sont la servitude, la prostitution forcée et l’utilisation des enfants dans la guerre et le trafic international des stupéfiants. Nous devons absolument élever vigoureusement la voix contre ces atteintes » a martelé le Secrétaire General des Nations Unies, Ban Ki-Moon, dans son message lors du lancement des commémorations. « Depuis que le jour s’est levé en Afrique, sur la race humaine, les tambours marquent le pouls de notre histoire, et ils continuent de nous aider à célébrer l’humanité que nous partageons. Aujourd’hui, j’exhorte tout un chacun, où qu’il ou elle soit, à battre le tambour pour proclamer que, noirs ou blancs, hommes ou femmes, nous ne formons qu’un seul peuple. », a conclu Ban Ki-Moon avant de jouer symboliquement quelques notes sur un tambour du Cameroun, appelant à « Rompre le silence, tambour battant ». L’ensemble des commémorations ont permis de rappeler que pendant plus de 400 ans, plus d’une dizaine de millions d’hommes, de femmes et d’enfants ont été victimes de la dramatique traite transatlantique des esclaves, l’un des chapitres les plus sombres de l’histoire humaineAfin d’honorer la mémoire des victimes, un mémorial permanent sera prochainement érigé au Siège de l’Organisation des Nations Unies à New York. La structure gagnante, L’Arche du Retour, de l’architecte américain d’origine haïtienne Rodney Leon, a été sélectionnée à l’issue d’un concours international et dévoilée en septembre 2013. 2014 célèbre également le 20ème anniversaire du projet «La Route de l’Esclave» de l’UNESCO lancé en 1994 à Ouidah, au Bénin, et ayant pour objectif de briser le silence entourant la traite négrière et l’esclavage. Le projet a développé de nombreux outils multimédia et éducatifs, destinés aux professeurs, aux élèves et à un large public. EJ/Radio Métropole Haïti

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