Commémoration ,le mardi 28 mai 2002, de la journée mondiale de la santé reproductive .

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La journée internationale de la santé reproductive a été marquée par plusieurs activités autour du thème “Mortalité maternelle, bilan et perspectives”. En Haïti, l’Alliance pour la survie et le Développement de l’Enfant (Konesans Fanmi) et ses partenaires ont notamment organisé une sé une journée de réflexions en présence notamment du ministre à la condition féminine, de représentants des ministères de la santé et des affaires sociales et de la représentante du FNUAP. Officiels du gouvernement, représentants d’organisations nationales et internationales, membres d’associations de femmes, la cérémonie commémorative du 28 mai à l’hôtel Le Plaza a fait salle comble. Et c’était l’occasion appropriée pour relancer le débat sur la mortalité maternelle en Haïti en hausse constante. Selon une enquête de l’Emus III, 523 femmes meurent sur 100 mille naissances vivantes. Un taux deux fois supérieur à celui enregistré en République Dominicaine et 18 fois plus élevé par rapport aux pays développés. Mais ce qu’il faut surtout souligner c’est qu’aujourd’hui plus de femmes haïtiennes meurent pendant ou après l’accouchement qu’en 1994 en raison des risques liés à la grossesse et l’absence de soins efficaces pré-natals et post-natals. Ajouter à ceux-là, la détérioration des conditions économiques de la population, l’absence d’infrastructures sanitaires, la propagation des infections sexuellement transmissibles dont le SIDA . Il faut également noter le faible niveau d’éducation des mères pour la plupart très jeunes. Plus de 60 % d’entre eux sont âgés entre 15 et 24 ans, selon des enquêtes récemment publiées. La responsable de “Konesans Fanmi”, Marie Antoinette Toureau , plaide en faveur de l’élaboration d’un plan stratégique national pour une maternité sans risque. On ne serait pas trop loin de cet objectif, à en croire le docteur Maurice Mainville, le représentant du Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP). Ce dernier annonce ce projet est en bonne voie car les mécamismes d’application, de suivi et d’évaluation de sont déja à l’étude et des interventions à court, moyen et long terme sont envisagées . Le MSPP se propose entre autres de renforcer la planification familliale, d’améliorer l’Etat de santé de la femme et l’éducation des filles et de combattre l’exclusion sociale . Selon le docteur Maurice Mainville, les perspectives sont plutôt réjouissantes si l’on tient compte de toute cette mise en place. Toutefois, reconnait-il, sans un véritable état de droit, le changement ne sera pas effectif. De son coté, la représentante du Fonds des Nations Unies pour les Activités de Population (FNUAP) , Monique Rakotomalala, a rappelé que la mortalité maternelle concerne tous les secteurs du pays. Le docteur Rakotomalala a réaffirmé la volonté de son organisation de continuer à supporter les démarches entreprises dans la perspective d’une maternité sans risque en Haïti. Les organisations engagées dans la lutte pour une maternité sans risque en Haïti tiennent également compte de l’appui de l’USAID. L’agence américaine pour le développement international privilégie notamment l’éducation des filles comme moyen de lutter contre l’exclusion sociale . Outre les ministères de la santé, des affaires sociales, de la justice, celui à la condition féminine est très concerné. Mais à lui seul, il ne peut résoudre tous les problèmes. Aussi, la titulaire à la condition féminine,Ginette Rivière Lubin, a-t-elle plaidé en faveur d’une solution multisectorielle. Après cette jounée commémorative, les activités médiatiques à savoir des interventions de professionnels dans la presse vont se poursuivre. La mobilisera ne s’arrêtera pas avant une amélioration effective des conditions de vie des femmes haïtiennes, selon les experts .

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