« Comble du ridicule, souligne Le Devoir, sarcastique, le gouvernement dominicain pourrait bientôt permettre à ces nouveaux apatrides de demander la naturalisation, comme s’ils venaient de débarquer au pays ».Ce commentaire du quotidien francophone canadien Le Devoir rentre dans le cadre de son compte-rendu d’une mise en scène réalisée par des Québécois en majorité d’origine haïtienne à l’aéroport Trudeau de Montréal ce lundi, pour sensibiliser les touristes québécois au sort de milliers de Dominicains d’origine haïtienne devenus apatrides par une décision de la Cour constitutionnelle dominicaine.Sous le titre « République dominicaine – Appel au boycottage touristique », Le Devoir venait de couvrir le lancement d’une campagne déclenchée par des membres de la communauté haïtienne de Montréal demandant aux Québécois d’éviter le pays des Antilles qui vient d’annoncer la dénationalisation de milliers de Dominicains descendant d’Haïtiens.Se faisant aussi l’écho de cet appel au boycott, L’Actualité rappelle pour sa part « le tollé international soulevé récemment par une histoire abracadabrante de condamnation injuste [qui] avait rapidement porté fruits à Dubaï, un pays qui tire (lui aussi) d’énormes revenus de l’industrie du tourisme. L’été dernier, un appel massif au boycott des Maldives avait aussi permis qu’une adolescente violée et abusée évite la flagellation ». »Comment les Québécois, fraternellement proches des Haïtiens, répondront-ils aux pressions du Comité d’actions ? Peut-être que certains d’entre eux choisiront de voyager en Haïti, cette année: le tourisme y est justement en essor et le pays partage la même île que la République dominicaine. »Dans les circonstances, l’impact symbolique serait d’autant plus percutant », conclut le journal québécois en ligne. »Boycotter l’industrie touristique aura-t-il un effet » ?, se demande par ailleurs Le Devoir. »Dans un pays dont les services — et en premier lieu l’industrie du tourisme — comptent pour près de 65 % du produit intérieur brut, Will Prosper, un canadien d’origine haitienne, l’espère bien. Il compte sur le soutien des touristes québécois, grands amateurs de plages blanches, pour préférer, le temps qu’il faudra, Varadero à Puerto Plata ».Varadero, située sur la côte nord de Cuba, aussi appelée Playa Azul, est une station balnéaire populaire, l’une des plus grandes dans les Caraïbes, essentiellement fréquentée par des touristes canadiens et européens. « Un billet pour la République dominicaine en main, Isabelle reconnaît qu’elle n’a rien entendu de cette histoire avant ce matin. « Mais ça me fatigue », confie-t-elle immédiatement au journaliste du Devoir. C’est la première fois qu’elle se rend dans ce petit pays, mais ça pourrait bien être la dernière. « L’année prochaine, on va reconsidérer notre choix. »HA/Radio Métropole Haïti Crédit photo : Jacques Nadeau – Le Devoir
Commentaires de la presse québécoise autour de la résolution 168-13
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