Le 31 Décembre 2013, César Pina Toribio, conseiller juridique du président Danilo Medina annonçait l’intégration de Roberto Rosario Márquez, président de la Junte centrale électorale (JCE) et de José Ricardo Taveras, Directeur Général de l’Immigration au Comité de négociation avec Haïti. 48 heures plus tard, le jeudi 2 janvier écoulé, les noms de ces deux fonctionnaires étaient effacés de la liste des membres de ce Comité, comme en fait foi le décret présidentiel lu ce jour-là par le ministre dominicain de la Présidence, Gustavo Montalvo.Comment est-il possible, se demandent des confrères dominicains, qu’en quelques heures, deux fonctionnaires aussi importants que le ministre de la présidence et le conseiller juridique de la présidence diffèrent sur des informations aussi pertinentes ? Le positionnement idéologique des deux fonctionnaires exclus pourrait expliquer une telle confusion. Le président de la JCE est un membre influent de la Force nationale progressiste (FNP), petit parti d’extrême-droite, leader des ultranationalistes dominicains et allié du Parti de la Libération Dominicaine (PLD-au pouvoir). Tandis que le Directeur Général de l’Immigration est membre influent et leader de la ligne la plus conservatrice du PLD.Selon le décret du 2 janvier, la délégation dominicaine sera plutôt composée des ministres de l’Intérieur et ministre de la Police Jose Ramon Fadul, de l’Industrie et du Commerce José del Castillo, du ministre adjoint des Affaires étrangères, du chancelier par intérim José Manuel Trullols et du conseiller juridique de la Présidence Cesar Pina Toribio.En présentant sa version de la composition de la délégation dominicaine aux négociations du 7 janvier prochain, le conseiller juridique de la Présidence avait déclaré « qu’il n’était pas question de remettre l’arrêt 168-13 de la Cour constitutionnelle en question ». »Pas de retour en arrière » avait-il martelé, soulignant que les échanges entre les deux parties ne porteront que sur les mécanismes que la République dominicaine se doit de mettre en place, dans le respect de l’arrêt 168-13″. »L’exercice se bornera à trouver des solutions aux problèmes humanitaires qui se posent dans les circonstances actuelles. », avait précisé le conseiller juridique de la présidence. L’exclusion de José Ricardo Taveras et de Roberto Rosario Márquez de la délégation dominicaine de négociation avec Haïti, marque une évolution certaine du positionnement actuel de l’administration Medina.Elle constitue surtout, de l’avis des observateurs, un sérieux revers pour le secteur des « durs » favorables à l’application, contre vents et marées, de l’Arrêt 168-13. Soumis à d’intenses pressions internationales, le gouvernement dominicain aurait de plus en plus tendance, selon les analystes de la situation, à essayer de temporiser tout en étudiant une formule qui lui permettrait de battre en retraite sans trop perdre la face. Contrairement à la partie haïtienne, a-t-on appris par ailleurs, la délégation dominicaine, qui sera présidée par le ministre dominicain de la Présidence, Gustavo Montalvo n’aura pas de représentant du secteur privé. HA/radio Métropole Haïti Crédit photo : acento.com.do
Commission mixte : Des ultranationnalistes écartés de la délégation dominicaine
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