Le gouvernement haïtien aurait-il décidé d’inclure l’Arrêt 168-13 au menu des travaux de la Commission mixte haitiano-dominicaine, passant ainsi outre les avis des organisations de la société civile qui avaient appelé à la prudence dans le traitement de ce dossier ? C’est la question que se posent bon nombre d’observateurs, à quelques heures du démarrage officiel d’un processus réunissant officiels haïtiens et dominicains autour d’une table de négociation dans la ville frontalière de Ouanaminthe.En réponse à une question d’un journaliste de radio Métropole, le porte-parole de la Présidence, Lucien Jura, s’est borné à déclarer, sans entrer dans les détails, que la sentence du tribunal constitutionnel dominicain a une portée internationale, qui dépasse le cadre local. »C’est une question qui déborde les frontières d’Haïti, qui implique les nations du monde entier, parce que cela a rapport à une violation grave, majeure, des droits humains et là, c’est carrément une approche multilatérale de la question qu’il faut toujours avoir à l’esprit ».Le mandat de la partie haïtienne de la commission mixte bilatérale, a ajouté Lucien Jura, est de trouver par ailleurs un consensus et des solutions acceptables dans le but de vider tout contentieux entre les deux pays, sur les questions migratoires, de la nationalité, les échanges commerciaux, la sécurité frontalière et la régularisation des marchés binationaux ».Le Groupe d’Appui aux rapatriés et réfugiés (GARR) avait, fin décembre 2013, exhorté les autorités haïtiennes à ne pas transiger sur la question de la dénationalisation des Dominicains d’ascendance haïtienne. »L’État haïtien, avait averti le GARR, doit toujours garder sa position de condamnation sans réserve de cet acte et ne doit en aucun cas entrer dans le jeu d’un secteur radical de la classe politique dominicaine pour le porter à prendre des décisions néfastes à l’intérêt du peuple haïtien et des victimes de la sentence 168-13″. »Il faut éviter à tout prix de mélanger le dossier de la régularisation de la situation des immigrants-es haïtiens avec celui du dossier des personnes nées sur le sol dominicain, qui jouissent depuis au moins quatre générations de leurs documents d’identité, et qu’on veut aujourd’hui dépouiller de leur nationalité ».Le 23 décembre 2013, le Comité Mémoire 1937 avait également exprimé ses vives préoccupations sur le sujet et exhorté l’Exécutif haïtien à user de vigilance pour ne pas tomber dans le piège de transformer en un dialogue bilatéral une question d’ordre international.Présidée par le Premier Ministre Laurent Lamothe, la partie haïtienne de la Commission mixte intègre le ministre des Affaires étrangères Pierre-Richard Casimir, le ministre du commerce Wilson Laleau, le ministre de l’intérieur David Bazile et l’économiste Nesmy Manigat.Des représentants de l’Union Européenne, du Venezuela, de la CARICOM, de l’ONU et un membre du secteur privé haïtien, Mme Norma Powell, seront présents, à titre d’observateurs, aux discussions entre les deux parties dont la première série est programmée pour le 7 Janvier 2014 dans la ville frontalière de Ouanaminthe.HA/radio Métropole Haïti
L’Arrêt 168-13 sera-t-il au menu des pourparlers du 7 janvier à Ouanaminthe
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