Coup de gueule des immigrés de Guyane française

Des immigrés de Guyane française exigent de la préfecture de ce département français d’outremer « l’application et l’exécution de la loi française [..] et un engagement ferme de l’État, des médias et des forces d’ordre contre l’exploitation de la fragilité du citoyen immigré ».Dans un Manifeste publié ce samedi 12 avril à Cayenne, ce regroupement d’immigrés rappelle que la communauté étrangère en Guyane n’est plus un bande de moutons, mais des personnes dignes de respect, des êtres humains à part entière et qui sont derrière chaque bâtiment conçu, chaque mur debout, chaque gazon bien taillé, chaque famille binationale et tout autre aspect de la Guyane ». Il faut que « la classe politique, associative et l’administration d’État en Guyane se rende compte de l’existence des immigrés au-delà de l’orpaillage illégal ».Une façon pour les protestataires de dénoncer la corruption rampante entourant le traitement des dossiers des migrants.L’orpaillage illégal – on dit aussi exploitation illégale d’or – produit chaque année dans cette région française entre 5 et 10 tonnes du métal précieux, ce qui représente de 202 à 405 millions d’euros.Une forte immigration clandestine liée à la situation frontalière dela Guyane, l’organisation et la logistique partent souvent des pays voisins. Une estimation portait sur environ 10,000 orpailleurs répartis dans 600 à 800 chantiers illégaux d’orpaillage.Ce mouvement a été, pour les manifestants, l’occasion de présenter un véritable réquisitoire contre les autorités : Des informations erronées et carrément fausses sont fournies aux sans-papiers par les autorités, informations « souvent contraires à celles proposées par les juristes et associations qui s’intéressent aux immigrés ». Des informations qui sont aussi en contradiction avec « les jurisprudences de référence suite aux recours aux tribunaux, ou simplement au Code d’accueil des étrangers en France, pour ne pas parler de la déclaration universelle des droits de l’homme ».Les immigrés – dénoncent-ils – sont forcés de « circuler avec des récépissés périmés avant la délivrance d’un titre de séjour même s’il y a avis favorable de la Préfecture ». Et beaucoup d’autres sujets préoccupants : Par exemple, « les contraintes de ne pas pouvoir accéder à nos droits auprès des plusieurs services qui nous demandent d’avoir un justificatif de séjour valable. »Le renvoi des personnes aux frontières quand elles sont dans ces « vides légaux » ? Le fait de forcer des personnes qui ne savent pas lire ou écrire en français à signer des obligations de quitter le territoire.Sans compter les délivrances de titres de résident de dix ans à des individus n’ayant jamais séjourné en Guyane. »La Guyane elle-même, conclut le Manifeste, semble être étrangère [aux autorités] qui refusent d’admettre l’évidence : « nous ne sommes plus dans une colonie, ni nous ne sommes pas là pour vous servir d’esclaves du XXIème siècle ».La diaspora haïtienne en Guyane française a célébré le 31 janvier 2014 le 50e anniversaire de sa présence dans ce département français d’outre-mer.Les premiers immigrants haïtiens sont arrivés en Guyane en 1963, chassés de Fonds-des-Nègres, de Miragoane, de Jacmel, des Cayes et d’Aquin par les graves conséquences du passage du cyclone Flora en Haïti.Il y aurait en 2014 entre 40,000 et 50,000 personnes d’origine haïtienne à résider sur ce département français d’outre-mer, la majorité en situation irrégulière. Source et photo : http://www.alterinfo.net HA/radio Métropole Haïti

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