Création d’une commission de sensibilisation et d’éducation aux risques de catastrophes

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Cette commission de dix membres créée à l’initiative du ministère de l’Education nationale et de la Formation (MENFP) a pour mandat de coordonner des interventions dans les écoles aux fins de prévenir les comportements qui seraient à même de mettre en danger la vie des élèves, des enseignant et des membres du personnel administratif.

Une telle initiative a toute son importance quand on analyse la cartographie sismique du pays, a déclaré, d’entrée jeu, l’Ing. Claude Prépetit, officiant comme coordonnateur de cette structure.

En la matière, la vulnérabilité du pays est très élevée, et pour aborder la question du bon côté et avec plus de quiétude pour l’avenir, il importe d’éduquer les enfants et les jeunes afin qu’ils maîtrisent les gestes à faire, les actions à poser pour sauver leur vie ainsi que celle de leurs proches, a poursuivi le géologue qui a détaillé avec pédagogie le niveau du risque sismique pour le Grand Nord et la presqu’île du Sud. Cette dernière présente est très active, d’un point de vue sismique. En attestent les relevés des premières semaines ayant fait suite au séisme du 14 août 2021 et l’intensification des secousses les 23, 24, 25 et 26 janvier passé.

Le Grand Sud est très actif en matière sismique

Les données communiquées par le coordonnateur de la Commission font état de 387 répliques sismiques enregistrées dans les Nippes du 14 au 31 août 2021. Au cours de cette période, le Sud a enregistré 123 répliques et la Grand-Anse 133.Alors que du 23 au 26 janvier 2022, sur les 96 secousses notées, 82 sont enregistrées dans les Nippes.

Toutes ces données traduisent le niveau élevé de sismicité de la presqu’île du Sud, et du département des Nippes en particulier. Avec une fréquence plus espacée, la terre tremble souvent dans le Grand Nord, a fait remarquer Claude Preptit.

Risque sismique et enjeux pour le secteur éducatif

Dans sa communication titrée : « Mise en contexte du risque sismique en Haïti et les principaux enjeux pour le secteur éducatif », il a expliqué, à titre d’illustration, comment les récentes secousses ont paniqué nombre d’élèves dans les Nippes, et pour cause plusieurs ont été admis à l’Hôpital Sainte-Thérèse de Miragoâne, à l’Hôpital Jules Fleury d’Anse-a-Veau. La même situation a été observée dans d’autres départements. D’où, à son avis, la nécessité d’aborder le problème de la vulnérabilité de la communauté éducative par l’information préventive qui doit toucher élèves et enseignants. On ne pourra réduire la vulnérabilité sismique du pays sans éduquer, sensibiliser les élèves, et telle est la tâche à laquelle va se mettre la Commission de sensibilisation et d’éducation aux risques de catastrophes en ayant en soutien la Direction générale de la Protection civile (DGPC).

Les vendredis de la protection et de l’éducation

Dans la planification et la conduite de ses opérations, cette commission trouve un allié de choix et de métier à travers la Direction générale de la Protection civile qui a déjà développé et expérimenté tout un ensemble d’outils de communication appropriés. Avec le support des brigadiers, il sera intensifié la formation des enseignants et élèves, déployé des activités de divertissement ayant pour finalité d’installer chez eux le bon réflexe en matière de prévention. Car, toucher un seul enfant, c’est toucher toute une communauté, a laissé entendre Berla Severin de la DGPC.

Durant ces séances de formation et d’entrainement, les élèves et les enseignants vont apprendre, entre autres, à constituer un kit d’urgence, créer des supports de secours et maîtriser ce qu’il faut faire pour extraire une personne des décombres.

Ces activités sont inscrites dans le Plan national de Gestion des Risques et Désastres projetant d’ici au 2030 que plus d’Haïtiens connaissent les risques sismiques et savent comment s’en protéger, a rappelé Berla Severin.

Les activités à court, moyen et long termes

Au-delà des vendredis de la protection civile et de l’éducation face aux risques, la Commission de sensibilisation et d’éducation aux risques de catastrophes, au cours des six prochains mois, envisage de fournir un appui psychosocial aux populations traumatisées par les séismes, de réaliser des exercices d’évacuation des écoles.

Aux dires de Jean Henri Télémaque, responsable de l’Unité de Gestion des Risques et Désastres au MENFP, et membre de ladite commission, les écoles seront également encouragées à se doter d’une équipe de secouristes capables d’initier élèves et enseignants aux gestes pouvant sauver la vie.

Parallèlement, les bâtis scolaires seront soumis à supervision au regard des normes élaborées par le Génie scolaire et le ministère des Travaux publics, Transport et Communication (MTPTC).

Dans le Plan sectoriel de réduction de vulnérabilité aux désastres dans le secteur de l’éducation, il est décrit précisément les caractéristiques de la vulnérabilité du parc scolaire haïtien. Mention est faite de la localisation des bâtiments scolaires sur des sites à haut risque, des bâtiments scolaires non-appropriés, du non-respect des normes de construction, de la surcharge des salles de clase et absence de plan d’évacuation, de la mauvaise situation hygiénique et sanitaire des écoles, et de l’absence de plan d’urgence ou de sécurité dans les écoles.

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