Des militantes féministes contestent le droit au gouvernement lavalas de tenir une conférence sur la violence dans les foyers

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Des organisations de défense des droits de la femme ont mis en question la légitimité du pouvoir lavalas à l’occasion du séminaire international sur la violence intra-familliale déroulé cette semaine à Port-au-Prince. Les militantes féministes dénoncent le fait que des promesses ne soient pas tenues dans le sens de l’avancement du combat contre la violence sur les femmes.Les organisations féministes déplorent le comportement du pouvoir lavalas face à la problématique de la violence faite aux femmes. Dans un communiqué conjoint autour de leur absence de la conférence internationale sur la violence intra-familliale organisée les 27, 28 et 29 novembre, les organisations féministes telles Enfo-Fanm, Fanm yo la, Kay Fanm et Sofa questionnent la crédibilité du régime lavalas dans ce dossier. Elles affirment que le pouvoir n’a pas donné suite à travers le système judiciaire à de nombreux dossiers dans lesquels les femmes ont été victimes soit de violence soit de discrimination. Pour ces organisations, le pouvoir lavalas doit manifester dans le concret sa volonté de combattre la violence faite aux femmes. Des avancées ont été enregistrées dans la lutte contre la violence conjugale reconnait Myriame Merlet de Enfo-Fanm qui soutient que beaucoup plus de femmes dénoncent les actes de violence dont elles sont victimes. Madame Merlet met en même temps l’accent sur une nouvelle forme de violence intra-familliale qui gagne du terrain en Haïti, celle commise par armes à feu. Ces derniers temps, de plus en plus de femmes ont été tuées par balle par leur conjoint, déplore la militante qui se montre préoccupée par cette situation. Pour marquer la journée internationale de la violence faite aux femmes, le 25 novembre dernier, des membres de la marche mondiale des femmes avaient organisé une marche silencieuse pour dénoncer la situation des femmes dans le pays. Cette marche pacifique démarrée à la place Catherine Flon au Champs de mars avait pris fin devant les locaux du Parquet du Tribunal Civil de Port-au-Prince où un grand nombre de dossiers sur la violence faite aux femmes sont dans les tiroirs, selon la responsable de Info-Fanm. 6 à 7 femmes sur 10 dans le monde sont victimes de violence conjugale, selon des études récentes citées par les organisations de défense des droits de la femme.

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