Des organisations de défense des droits humains lancent une campagne contre la violence et l’impunité dans le pays

La Platefrome des Organisations Haïtiennes des Droits Humains invite la population à prendre part à une grande campagne contre l’impunité et la violence dans le pays. Dans un communiqué publié, le mardi 27 août 2002, la Plateforme souligne que cette opération vise à porter l’Etat à assumer ses responsabilités constitutionnelles. Ce communiqué intervient à l’occasion du huitième anniversaire de l’assassinat du père Jean Marie Vincent, durant la période du coup d’Etat. La Plateforme des Organisations Haïtiennes des Droits Humains invite également l’Etat à prendre les mesures nécessaires pour rendre justice au père Jean Marie Vincent. Les défenseurs des droits de l’homme déplorent le fait que le régime Lavalas ne peut pas donner justice même à ceux qui ont été tués pour le retour au pouvoir du président Jean Bertrand Aristide. Plusieurs organisations de défense des droits de l’homme avaient lancé, le mercredi 31 juillet dernier, un appel solennel à la population pour condamner la recrudescence des actes de violence à travers le pays. Dans une déclaration conjointe, ces organisations avaient mis l’accent sur la lutte contre l’impunité. Les dix-sept (17) organisations de droits humains, signataires de cette note, avaient évoqué plusieurs cas récents marquant la recrudescence des actes de violence dans le pays notamment l’enlèvement suivi de tortures du journaliste Israël Jacky Cantave, l’agression contre l’épouse de M. Jean Claude Bajeux du Centre Oecuménique des Droits Humains, les exécutions sommaires de deux (2) jeunes filles à Port-de –Paix, de deux (2) jeunes gens aux Gonaïves et d’un fonctionnaire de l’APN à Port-au-Prince et celle de cinq (5) personnes à Belladères. Selon ces organisations, le blocage du système judiciaire, les détentions illégales prolongées, les dérives et les contradictions d’un pouvoir personnel sont entre autres des facteurs importants de la violence. Le Centre Oecuménique des Droits Humains, le CARLI, le NCHR, la POHDH, le GARR, la PAPDA, Fanm Yo la, Kay Fanm, l’Amicale des Juristes entre autres avaient estimé que l’impunité dont bénéficient les crimes et les abus de pouvoir serait la cause d’un blocage et d’un désordre généralisé où les actes de répressions pré-fabriquées, la corruption, l’amnésie et la violence constituent un cercle infernal. Selon ce texte commun, il est vain de parler de démocratie, de progrès et de développement dans un tel climat de brigandage, qui tend à enfermer le pays et à l’isoler du reste du monde. En ce sens, le groupe des dix-sept (17) avait plaidé en faveur d’une campagne nationale de refus collectif de la violence sous toutes ses formes et d’où qu’elle vienne . Les organisations de défense des droits humains avaient appellé tous les secteurs de la vie nationale à s’exprimer publiquement et fermement sur la question du peuple haïtien. Elles avaient convié tous les secteurs à s’associer à cette démarche afin que le pays tout entier se ressaisisse, et mobilise toutes ses énergies créatrices pour construire un état de droit, un état démocratique fondé sur la vérité, la justice et l’enquité.

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