Des professeurs de l’Université d’Etat d’Haiti mettent en garde contre le retour d’un régime totalitaire

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Un groupe de professeurs de l’Université d’Etat d’Haïti (UEH) appellent l’ensemble des partisans de la démocratie et du progrès social à défendre la liberté du travail intellectuel et à s’opposer au terrorisme d’Etat qui s’installe à nouveau dans le pays. Dans une prise de position sur les évènement du 17 décembre 2001, ces éducateurs mettent en garde la société contre le retour de l’obscurantisme. Environ 45 jours après les évènements du 17 décembre, une trentaine de professeurs à l’Université d’Etat d’Haïti se disent toujours dans la confusion le plus totale.  » Le récit offert jusqu’à nos jours à l’opinion publique nationale constitue, à n’en pas douter, un défi à l’entendement rationnel de tout citoyen sain d’esprit, » écrit le groupe de professeurs de l’UEH. N’étant toujours pas fixés sur les mobiles des actes perpétrés dans la nuit du 16 au 17 décembre 2001, ces professeurs dénoncent ce qu’ils appellent les “actes de vandalisme” perpétrés le jour suivant, à travers le pays par les partisans du pouvoir lavalas et ceci, disent-ils, avec l’assistance bienveillante ou active des forces de l’ordre. Ces universitaires dénoncent et condamnent le pillage de l’Institut Français, la mise à sac du CRESFED et des bibliothèques privées des professeurs Victor Benoit et Gérard Pierre Charles, l’incendie des locaux de l’Opposition et les attaques répétées contre la presse. Ces actes, écrivent les professeurs, traduisent un profond mépris pour le travail intellectuel et pour le réel avancement culturel du peuple haïtien. Dans cette prise de position , les universitaires dénoncent ce qu’ils appellent “une sourde volonté” des responsables du pouvoir de réinstaller dans le pays un obscurantisme éfréné qui admet comme norme seulement ce que disent et veulent entendre de prétendues organisations populaires (OP). “ Nous craignons vivement pour l’avenir de l’Université d’Etat, le jour n’est pas loin ou certaines de ces op viendront nous imposer ce que nous devons et ne devons pas enseigner”, s’inquiètent ces professeurs qui appellent à l’adoption urgente des dispositions constitutionnelles et légales pour barrer la route à toutes les éventualités de ce genre et au retour du terrorisme d’Etat. Ce groupe d’intellectuels a fait part également de ses vives préoccupations face au spectacle d’adolescents lourdement armés déambulant dans les rues , le 17 décembre 2001 .

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