Des responsables judiciaires font le point sur plusieurs dossiers sensibles

Les journalistes ont eu droit à une conférence de presse inédite , le mercredi 24 avril 2002 à Port-au-Prince . Plusieurs juges d’instruction et commissaires du gouvernement ont laissé leur juridiction pour faire état des travaux réalisés dans le cadre de certains massacres et assassinats perpétrés ces dernières années en Haïti. Vinx Etienne, commissaire du gouvernement de Port-de-Paix annonce que l’enquête sur le massacre de Jean Rabel perpétré en 1987 sous le Conseil National de Gouvernement (CNG) vient d’être relancé, le juge d’instruction Faustin Elibert préposé à l’enquête enchaine pour révéler sa stratégie d’attaque consistant à  » retrousser ses manches et étudier le dossier avec tact , minutie et objectivité » . Pour sa part, le commissaire du gouvernement de Saint-Marc, Frenot Cajuste parle d’avancement dans l’enquête sur le massacre de Piattre de 1990 et celui de Gervais survenu un an plus tard. Pour les deux (2) enquêtes, cinq (5) personnes sont déja en détention , sept (7) frappées d’interdiction de départ et d’autres activement recherchées. Mais dix (10) ans après un crime, le code d’instruction criminelle indique en son article 466 qu’un criminel présumé ne peut plus être poursuivi – c’est ce qu’on appelle en droit la prescription. Mais, dans le cas des massacres de Piattre et de Gervais, Frenot Cajuste estime que ce principe n’est pas applicable. Dernier grand dossier à l’ordre du jour de cette conférence de presse de mise à jour, l’assassinat le 3 décembre 2001 du journaliste Brignol Lindor dans la région de l’Acul à Petit-Goave. Le juge Friztner Duclair en charge de l’instruction du dossier depuis le 14 janvier 2002 a rendu le 10 avril dernier son ordonnance de clôture au commissaire du gouvernement Frantzie Filémon qui doit rendre un réquisitoire définitif ou supplétif. L’enquête est menée en moins de trois (3) mois, une trentaine de personnes ont été auditionnées, deux (2) personnes arrêtées mais une vingtaine de mandats sont toujours en attente d’exécution. Dans cette rencontre avec la presse, seulement cinq (5) membres de la magistrature s’étaient présentés alors qu’ils étaient au total onze (11) appelés. Les sièges des juges d’instruction Claudy Gassant, Bernard Saint-Vil, Eddy Darang, Pierre Josiard Agnant, Henry Kesner Noël et du doyen Jocelyne Pierre sont restés vides et personne n’a dit pourquoi.

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