Mardi 6 février, trois (3) heures du matin les espoirs d’une solution à la crise sont envolés à l’Hotel El Rancho. L’Opposition exprime son regrêt devant la presse et Lavalas met les bouchées doubles pour l’investiture du président du 26 novembre Jean Bertrand Aristide, le lendemain 7 février. Et depuis, Lavalas est partout dans l’Etat. De la Magistrature Suprême au Conseil de section communale, la plus petite entité administrative. « Antann pou n antann nou » lançait le chef de la Fanmi Lavalas à l’Opposition une fois au Palais. Comme si elle n’avait rien entendu, la Convergence Démocratique installe de son côté l’avocat Gérard Gourgue en tant que président provisoire. A la manière de Christophe dans le Nord et Pétion dans l’Ouest et le sud en 1806. Ce que les historiens appellent la « scission ». Aujourd’hui le phénomène porte le nom de polarisation. Lavalas annonce mille et un projets de route évalués à près de trois (3) mille km, projet d’emplois à 500 mille etc. Tandisque la Convergence se lance dans des projets de destabilisation du pouvoir : conférence de presse, manifestations, sit-in et affrontement rien n’est écarté. Et le troisième acteur dans cette polarisation est la Communauté Internationale tout aussi bien polarisée que Haïti. Et c’est le hic. A l’origine, les pays amis réclament une correction dans le comptage des voix au niveau des senatoriales du 21mai. Entre temps, il y a eu le deuxième tour sans observation nationale et internationale puis le 26 novembre boycotée par l’Opposition et méprisée par l’International. Survient alors les fameux huit (8) points , des propositions faites à l’administration américaine. Mais cela ne concerne que les Etats-Unis et Jean Bertrand Aristide dit la France qui ne reconnait rien de ce qui se fait actuellement en Haïti : nomination de Premier Ministre, installation de Conseil Electoral Provisoire. Des décisions qui paraissent insuffisantes également aux yeux des américains. L’Administration Bush a même appuyé une proposition du CLED ( Centre pour la Libre Entreprise et la Démocratie) en faveur de la reprise des législatives de 2000 et de la formation d’un gouvernement et d’un CEP de consensus. De mission en mission en Haïti jusqu’à l’audience du chancelier lavalas Joseph Philippe Antonio, l’OEA tente de sortir le pays de la crise. Cette crise qui engouffre le pays dans le marasme économique, les tensions sociales, les pénuries notamment d’eau et d’électricité. Et mine de rien, même l’espoir ne fait pas vivre . Texte de Goudou Jean Numa.
Des voix s’élèvent pour réclamer la reprise des discussions
Publicité