Le Président Jean Bertrand Aristide renouvelle son appui à la campagne de désarmement . Dans une déclaration écrite remise à la presse , le jeudi 14 novembre 2002 , le chef de l’Etat invite également la justice haitienne à lutter contre l’impunité. Le mercredi 13 novembre , M. Aristide avait rencontré des secteurs qui conditionnent leur participation au Conseil Electoral Provisoire (CEP). La déclaration de rappel du Chef de l’Etat est évidemment liée au contexte de création du CEP dont la constitution semble encore dans l’impasse à l’approche de l’échéance du moratoire requis par les institutions de la Société Civile (SC). La question du démantèlement des bandes armées entre autres étant préoccupante pour ces secteurs , d’aucuns avaient conditionné leur participation au CEP au rétablissement d’un climat de sécurité , Jean Bertrand Aristide rappelle à la police l’obligation de poursuivre “ sans défaillance la campagne de désarmement sur toute l’étendue du territoire” . Tout en citant les prescrits de l’article 135.1 de la Constitution qui garantit les droits inalénables et imprescriptibles à la vie , le dirigeant Lavalas fait savoir aux parlementaires et aux élus locaux l’obligation de s’astreindre au strict nécessaire d’armes de poing pour leur défense personnelle. Dans les explications fournies à Radio Métropole, le chef du cabinet du président , Jean Claude Desgranges, souligne que la déclaration du Président ne fait pas d’exception . Dans la série d’exigences faites à l’Exécutif pour désigner leur représentant au CEP , les Eglises Catholique , Protestante et Episcopale , le Patronat et le secteur des droits humains avaient souhaité que les gardes du corps des parlementaires soient désarmés . Mais la question est de savoir qui de la Police Nationale interviendra pour désarmer les gardes du corps d’un élu local ou encore ceux d’un parlementaire Lavalas . Néanmoins , le Président de la République a rappelé dans sa déclaration que la Constitution garantit le droit à l’autodéfense . Se référant à l’article 268-1 de la Charte Fondamentale ,le chef de l’Etat écrit : “ tout citoyen a droit à l’autodéfense armée dans les limites de son domicile ,mais n’a pas droit au port d’armes sans l’autorisation expresse et motivée du chef de la police “ . En ce qui a trait à la lutte contre l’impunité, le Président de la République rappelle aux autorités judiciaires “ l’obligation de s’astreindre de combattre l’impunité tant en matière de délit qu’en matière de crime”. L’OEA dans la Résolution 822 fait état de la nécessité pour les autorités de poursuivre entre autres les auteurs des violences du 17 décembre 2001 et des crimes perpétrés contre les journalistes Brignol Lindor et Jean Léopold Dominique . Enfin, M. Aristide souligne à l’attention des compagnies de sécurité privées “l’interdiction formelle d’exhiber armes et uniformes en dehors des limites précises de leur aire de service et d’activités”.
Désarmement et impunité : le chef de l’Etat rappelle aux autorités policières et judiciaires leurs responsabilités et obligations
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