Détérioration des conditions de vie des non-voyants haïtiens

Le président de la Société Haïtienne d’Aide aux Aveugles (SHAA) , Michel Péan, dénonce la situation dans laquelle vivent ces handicapés. Le docteur Péan lance un appel aux pouvoirs de l’Etat pour qu’ils adoptent des mesures permettant aux non-voyants de jouir de tous leurs droits et privilèges. A l’instar de toute personne valide, un non-voyant a droit au travail, à la protection, à l’éducation, à la santé. Ce qui n’est pas le cas en Haïti, constate le président de la SHAA. Ces handicapés croupissent dans la misère, dans le chômage, sans assistance sociale, affirme le docteur Michel Péan. Mais ce qui préoccupe le plus le responsable de la SHAA, ce sont les conditions dans lesquelles ses confrères et consoeurs vivent à Port-au-Prince notamment. « Ils sont livrés à eux même dans une capitale où les rues sont défoncées et dépourvues de trottoirs. Les quelques trottoirs qui existent sont occupés par des marchands. Les non-voyants sont exposés jour et nuit à des accidents » a-t-il laissé entendre. Le docteur Michel Péan va plus loin dans ses déclarations pour dénoncer l’écart évident et flagrant entre le pourcentage des non-voyants scolarisés et celui des jeunes non handicapés, soit 1,7 contre 46. Pourtant la Constitution de 1987 en son article 32-8 garantit le droit à la formation des handicapés, fait remarquer le responsable de la SHAA. Le docteur Péan souligne également le vide juridique qui existe en ce qui a trait à la protection des droits de ces personnes présentant une déficience visuelle. Les démarches entreprises jusqu’ici sont restées vaines. Or l’Etat haïtien a signé la convention interaméricaine des droits de l’homme sur l’élimination des discriminations contre les handicapés, fait-il remarquer. Les non-voyants, en particulier, sont marginalisés, déplore le président de la Société Haïtienne d’Aide aux Aveugles. Le docteur Péan, toujours optimiste quant à un changement, fait des suggestions. « On aurait dû introduire cette loi au Parlement pour ratification, c’est ce que nous, les non-voyants, nous réclamons ». Haïti compte plus de 80.000 non-voyants. Un nombre jugé trop élevé par le président de la SHAA. Et chaque année, la population des personnes souffrant de déficience visuelle augmente. Parmi les facteurs responsables de cette courbe ascendante , Michel Péan cite le glaucome. En attendant que les autorités assument complètement leur responsabilité vis-à-vis des non-voyants, le docteur Péan exhorte tout un chacun à se protéger contre la cécité.

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