Deux (2) ans depuis l’investiture du Président Aristide , la crise se poursuit. Le Pouvoir admet un bilan mitigé et accuse l’International …

Ce 7 février 2003 marque le 17e anniversaire du départ de Jean Claude Duvalier qui allait mettre un terme à plus de trente (30) ans de pouvoir autocratique dans le pays . Ce 7 février est également le 2e anniversaire de la prise du pouvoir par Jean Bertrand Aristide . Le pays se recherche toujours sur le plan démocratique et fait face à une grave crise politique ,aux conséquences désastreuses, vieille de bientôt 3 ans. Jean Betrand Aristide inaugure la troisième année de son second mandat – le dernier selon la Constitution de 1987 en vigueur – dans un contexte socio-politique des plus difficiles . Pour marquer cet anniversaire , M. Aristide devrait effectuer une visite au Parc Industriel où se trouve l’industrie d’assemblage fortement marquée par la crise . Le chef du cabinet Particulier du Président Aristide , Jean Claude Desgranges , évoque à nouveau les sanctions économiques pour justifier l’absence des nombreuses réalisations promises par le chef de l’Etat le 7 février 2001 . Invité du Journal du Matin de Radio Métropole de vendredi 7 février 2003 , M. Desgranges a encouragé l’Opposition à participer au processus de formation du CEP pour résoudre la crise . Selon le chef du cabinet de M. Aristide , le chef de l’Etat tablait en grande partie sur l’aide internationale et la fin de la crise politique pour la réalisation des projets évoqués dans son discours du 7 février 2001. De son côté, le délégué départemental de l’Ouest , Marie Antoinette Gauthier , invite la population à supporter le programme  » alpha 2004″ prôné par le gouvernement Lavalas . Mme Gauthier se félicite de la performance du régime Lavalas sur plan démocratique à l’occasion du 7 février . Dans son allocution en tant que nouveau chef d’Etat, Jean Bertrand Aristide avait lancé un appel à l’entente à l’Opposition. Le dirigeant de la Fanmi Lavalas avait annoncé la guerre contre la corruption, l’insécurité et la gabégie administrative. Le Président Aristide avait promis de restaurer l’ordre dans le pays et avait donné la garantie que ceci serait fait. Le chef de l’Etat avait également prôné le partenariat entre les secteurs privé et public pour assurer la relance économique et le développement du pays. Le président avait dévoilé un programme de remise au pas de la nation haïtienne. Bâti sur la paix, cousu de promesses mirobolantes dans un style poétique, le discours d’investiture de Jean Bertrand Aristide donnait lieu de rêver d’une nouvelle Haiti sous peu. Mais, d’entrée de jeu, le chef de Lafanmi Lavalas savait pertinemment qu’il avait un pays bloqué , coincé et lanca un appel au dialogue à l’Opposition .  » Dyalog pou n toujou genyen , deblokag politik , deblokaj ekonomik , dyalog pou n debloke peyi a pandan n ap bloke ensekirite  » . Parallèlement , Jean Bertrand Aristide avait fait l’éloge de la liberté dans le pays et s’était vanté de la paternité de cette question en Haiti.  » Gen libète total kapital pou tout moun pale lib e libè, gras a Lavalas afè baboukèt diktati a , pa gen sa pyès, gras a Lavalas « . Mais le 7 février 2002 , le tableau était tout autre , la presse persecutée, des journalistes tués , Brignol Lindor entre autres et des confrères forcés de prendre l’exil (au moins 10 après les évènements du 17 décembre 2001). Et les enquêtes se poursuivent par la police appelée à faire corps avec la population censée être protégée et servie par l’institution.  » De l’ordre, nous en avons besoin! De l’ordre, nous en aurons! De la discipline , certainement ! De l’aurotité de l’Etat , absolument! » . Le 7 février 2002 le constat était bien différent , un pays plongé jusqu’au cou dans le désordre presque total et allant de scandales en scandales (affaires de riz et de tôle) , la corruption envahissant le régime (détournement de fonds à la Direction Générale des Impôts , vol au niveau des municipalités, achat douteux de maison , dépense faramineuse en matière de sécurité). Pourtant , Jean Bertrand Aristide lancait une sévère mise en garde le 7 fevrier 2001 au Palais National. » Sitirans pou koripsyon, ZEWO ; Sitirans pou vòl, ZEWO; Sitirans pou abi, ZEWO; Sitirans grabji, ZEWO » . A l’arrivée : l’impunité régnait en maitre en février 2002. Pour son 2e mandat contesté par l’Opposition, Jean Bertrand Aristide se donnait des défis à relever. Six (6) au moins, ramener la paix , relancer l’économie , restaurer les institutions, moderniser l’administration publique et un défi politique: « encourager le développement et le financement des partis politiques conformément à la loi  » . Moins d’un an plus tard, soit le 17 décembre 2001, les partisans du dirigeant Lavalas mettaient à sac et incendiaient les locaux et les résidences des dirigeants de l’Opposition suite à l’annonce d’un  » coup d’Etat » . Le chef de l’Etat se proposait de  » démocratiser la démocratie  » par un Etat stratège et régulateur avec cinq (5) axes principaux : Infrastructure, Production Nationale, Education , Santé , Justice et Sécurité pour tous. Parallèlement , les aéroports et le transport aérien devaient être modernisés et 2452 kms de route devaient être construites ou réhabilitées. Le 7 février 2002 , les grands chantiers n’étaient pas encore lancés . La modernisation devait toucher également le système judiciaire, toujours délabré. Il fallait aussi professionaliser la Police Nationale d’Haiti (PNH) mais les exactions de la PNH font la une dans la presse nationale et internationale . Sur le plan social , Jean Bertrand Aristide se proposait de réduire le taux d’analphabétisme en Haiti . Un programme dénommé « Alphaéconomique  » est lancé mais suscite des controverses. Au niveau de l’industrie nationale, Jean Bertrand Aristide avait fait état d’une aide aux entreprises employant largement la main d’oeuvre locale. Cette assistance se fait toujours attendre. Dans le tourisme , 7 000 chambres d’hôtel de plus sont prévues pour 2004, un projet est en cours avec la chaine Hilton International pour la construction de 200 chambres . En éducation , une école devrait être construite dans chacune des 565 sections communales d’ici 2004, la première construction n’a toujours pas débuté. Sur le plan économique M. Aristide s’est fixé 10 objectifs dont ramener l’inflation de 15 à 10%, le taux de chômage de 60 a 45% , 348 MW additionnels d’énergie électriques et la création de 500 mille emplois. Le 7 février 2002, les premiers emplois se faisaient toujours attendre. Mais le chef de la Fanmi Lavalas savait que discours peut être bien beau mais sans les négociations , il n’irait pas loin car l’aide internationale est bloquée. Jean Bertrand Aristide avant de conclure son discours du 7 février 2001 avait jugé bon de lancer un autre appel à l’Opposition . Le 7 février 2002 , la crise était encore là, et à tous les niveaux . L’Organisation des Etats Americains (OEA) ,principal médiateur, comptait 17 missions sans succès . Le président continue de lancer des appels , l’Opposition lui demande de passer de la parole aux actes . 7 février 2003 , la crise continue et Haiti scrute l’avenir avec inquiétude.

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